La maison centrale de Conakry a fait l’objet d’une opération de fouille approfondie, diligentée par l’administration pénitentiaire sur instruction de Yaya Kaïraba Kaba, garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme. Cette initiative s’inscrit dans une démarche visant à éradiquer l’introduction d’objets prohibés au sein de l’établissement.
À sa prise de fonction le 10 février 2025, le lieutenant Moriba Sylla, nouveau régisseur de la Maison centrale, a instauré un régime de discipline rigoureux. C’est dans cette optique que des opérations de fouille ont été entreprises. Dans sa prise de parole, le régisseur indique : « Dès ma prise de fonctions, j’ai immédiatement instauré l’ordre. Les détenus étaient en possession de téléphones et d’autres objets interdits. La première opération, le 19 février 2025, a permis la saisie de 89 téléphones, 34 paires de ciseaux et 25 couteaux tranchants. La seconde, le 4 mars, a conduit à la récupération de 58 téléphones, 41 chargeurs, un couteau et 111 cuillères, un marteau ».
Le régisseur a aussi précisé que des fouilles ont également été effectuées dans les structures sanitaires où certains détenus étaient hospitalisés. Selon lui, la prolifération des objets interdits dans la prison est le résultat de complicités internes.
« Les détenus ne peuvent pas quitter leur cellule pour aller acheter des téléphones. Il y a forcément des complicités au sein du personnel », a-t-il dénoncé.
Pour pallier cette situation, Moriba Sylla a annoncé des mesures disciplinaires et organisationnelles envisagées, dont la rotation des agents pénitentiaires : « Certains agents sont là depuis des années et ont développé des relations avec les détenus. Une permutation de ces agents nous aiderait à mieux accomplir notre mission ».
Désormais, « tout détenu pris en possession d’un objet interdit fera face à des sanctions graduelles pouvant aller jusqu’à la privation partielle de ses droits », a averti le régisseur.
JRI de l’ombre