La commune de Gueckedou, traversée par les rivières Boya et Waouh qui sont des affluents de la Makona, continue à faire face à un déficit en infrastructures de franchissement. L’existence de ces rivières engendre non seulement des avantages, mais également des répercussions. Diverses zones de la commune urbaine sont isolées du cœur de la ville ou partiellement desservies par des ponts datant de l’époque coloniale.
À Guéckédou Lélé, par exemple, ce quartier situé à l’extrême de la ville abrite près de 700 lycéens, mais souffre d’un manque de lycées. Ces étudiants au lycée doivent parcourir de nombreux kilomètres et, parfois, ils prennent même la pirogue, en été comme en hiver, pour se rendre au lycée Josip Bronz Tito.
Dans la matinée de ce jeudi, notre correspondant sur place a rencontré ces élèves prêts à s’embarquer bravant ainsi tous les risques. À bord de la pirogue, Tamba Emmanuel Kamano, lycéen décrit son quotidien de tous les jours.
« À cet endroit, nous n’avons qu’une seule pirogue. Chaque matin, on se retrouve en grand nombre pour traverser, mais vous savez que la pirogue ne peut nous prendre tous à la fois. Donc, le piroguier nous transporte en petit groupe, et ça, ça joue sur le temps. Dans ça, nous arrivons en retard à l’école et, une fois là, on nous demande de payer 50 boîtes de craies comme sanctions d’être venu en retard. Nous risquons nos vies en prenant la pirogue. Je demande aux autorités de nous trouver un pont entre Gueckédou Lélé et le quartier Carrière », plaide-t-il.
À l’instar de son prédécesseur, Bernard Kamano, il trouve la distance excessive en quittant Gueckédou Lélé pour traverser le pont sur la route de Nongoa.
« Quitter Gueckédou Lélé et venir passer sur le pont de Nongoa là, puis se rendre au lycée Tito, c’est vraiment loin. Nous n’avons pas de moyens de déplacement, c’est pourquoi on préfère risquer en prenant la pirogue. Il faut que l’État pense à notre souffrance et nous aide à construire un pont sur Waouh », a-t-il souligné.
Fara Boudô Komano, en sa qualité de vice-président du conseil de quartier de Gueckédou Lélé, se joint à ses concitoyens pour demander la construction d’un lycée dans leur quartier.
« Il y a plus de 700 élèves lycéens qui franchissent ce fleuve Waouh tous les jours pour aller suivre les cours au lycée Tito. Si vous voyez que les élèves prennent la pirogue, c’est parce qu’il n’y a pas de lycée ici. Les autorités n’ont qu’à nous aider pour ça. Il y a aussi la population qui s’ajoute aux élèves qui traversent le fleuve. Donc, le pont est très nécessaire pour l’écoulement des produits agricoles vers le centre-ville », a-t-il souhaité.
Il y a un peu plus d’un an, une pirogue s’était renversée sur la Waouh, causant des pertes en vies humaines parmi lesquelles se trouvaient des élèves.
Niouma Tchènden Kamadou, depuis Guéckédou