Le procès très attendu de Bangaly Traoré, présumé assassin de dame Adama Konaté, s’est ouvert ce mardi 8 avril 2025 à la Cour d’appel de Kankan. Une affaire qui a secoué l’opinion publique, relançant le débat sur les violences faites aux femmes en Guinée.
Il est 10h15 lorsque Bangaly Traoré fait son entrée dans la salle d’audience, escorté par des agents de défense et de sécurité de la garde pénitentiaire. Vêtu d’un pantalon noir, d’un maillot jaune aux couleurs d’un club de football, et tenant un mouchoir en main, l’accusé apparaît visiblement abattu.
À sa descente du véhicule, il fond en larmes. Les sanglots durent de longues minutes. Une scène chargée d’émotion, mais qui ne suffit pas à attendrir les nombreux présents dans la salle : parents de la victime, activistes, défenseurs des droits des femmes et simples citoyens curieux d’assister à ce procès devenu symbolique.
À la barre, Bangaly Traoré ne cherche pas à nier sa responsabilité. Face au procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kankan, il déclare avec une étonnante lucidité : « Oui, j’ai acheté un couteau et de l’herbicide pour tuer Adama et me suicider après. »
Il poursuit en revenant sur un passé judiciaire troublant : « J’ai déjà séjourné à la maison centrale de Kankan, à l’époque où Alphonse Charles Wright était juge. Il n’y a pas eu de procès. Le juge a mené des enquêtes et, selon lui, mes propos étaient fondés. Je ne voulais pas de cette épouse, et c’est la raison pour laquelle il y avait des tensions entre nous. Le dossier a été classé sans suite. Un document a été remis à mon père, et j’étais placé sous contrôle judiciaire. C’est le juge lui-même qui m’a demandé de mettre fin à la procédure. Il n’y a pas eu de jugement. »
À suivre…
Michel Yaradouno, depuis Kankan