Le rapport 2025 d’Amnesty International sur la situation des droits humains en Guinée continue de faire des vagues. Dans une déclaration ferme, Souleymane Souza Konaté, coordinateur de la cellule de communication de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et président de la commission communication de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD), a salué le travail de l’ONG, tout en condamnant vigoureusement les dérives autoritaires du régime militaire dirigé par le CNRD.
« Ce rapport mérite d’être salué pour avoir mis en lumière les préoccupations des Guinéens engagés dans la défense des droits humains et des libertés fondamentales », affirme-t-il. Selon lui, ce document — bien que non exhaustif — confirme les violations massives et récurrentes des droits de l’homme dans le pays.
Souza Konaté ne mâche pas ses mots. « La junte, par ses excès, s’est transformée en une force brutale, autoritaire et dangereuse, réprimant tous ceux qui aspirent à l’exercice de leurs droits et libertés », dit-il.
Le communiqué évoque un climat de peur instauré par le pouvoir militaire. Enlèvements, séquestrations, disparitions forcées : autant de pratiques devenues quasi quotidiennes, selon Konaté. Il accuse également la justice d’être « un instrument de répression au service de l’exécutif, utilisée pour faire taire les voix dissidentes et étouffer l’opposition ».
Il dénonce aussi l’interdiction systématique des manifestations — sauf celles favorables au pouvoir —, les arrestations arbitraires, les détentions sans procès équitable, et surtout, « l’assassinat tragique de 67 jeunes manifestants à ce jour ». Autant de faits qu’il juge révélateurs d’une dérive autoritaire préoccupante.
La gestion de la transition par le CNRD est au cœur des critiques. « Une gestion solitaire, opaque, marquée par des poursuites judiciaires fallacieuses et une volonté manifeste de confisquer le pouvoir. Cela alimente un climat de tension permanent, menaçant gravement la paix et la stabilité du pays », alerte Konaté.
La liberté de la presse n’est pas épargnée. Il fustige « la fermeture illégale des médias indépendants dont le seul tort est d’avoir dénoncé la corruption endémique, les détournements de fonds publics et l’attribution opaque des marchés ».
Plus choquant encore pour l’opposition : le silence de la communauté internationale. « Ce silence assourdissant est ressenti comme un abandon, voire un soutien tacite aux violations des droits humains », déplore Konaté.
Face à cette situation, l’UFDG et l’ANAD lancent un appel solennel au pouvoir militaire. « Il est impératif que le Général Mamadi Doumbouya fasse preuve du courage politique nécessaire pour mettre fin à la répression, renoncer aux manœuvres dilatoires et revenir aux principes d’une transition véritable », insiste-t-il.
Il conclut en réaffirmant un principe fondamental : « Le peuple guinéen doit pouvoir choisir librement celles et ceux qui auront la responsabilité de guider son destin dans la paix, la justice et la dignité ».
Thierno Amadou Diallo