Présent à Abidjan, ce lundi 12 mai dans le cadre du Africa CEO Forum organisé par Jeune Afrique, le Premier ministre guinéen, Amadou Bah Oury, a lâché une bombe politique : Les élections présidentielle et législatives se tiendront en décembre 2025, révèle Jeune Afrique. Une annonce attendue, qui marque un tournant pour la transition entamée après le coup d’État de septembre 2021. Mais le doute plane : aucun décret présidentiel ne vient, pour l’instant, entériner cette échéance, comme cela avait été le cas pour le référendum Constitutionnel.
Le général Mamadi Doumbouya, lors de son discours de nouvel An, avait déjà affirmé que 2025 serait une année électorale décisive. La promesse semble tenir, sur le papier. Avant le scrutin présidentiel, un référendum constitutionnel est annoncé pour le 21 septembre. Une triple échéance ambitieuse, mais jugée irréaliste par plusieurs observateurs, qui pointent du doigt l’état d’avancement du recensement électoral.
Bah Oury lui-même reconnaissait en mars dernier les écueils rencontrés. « La méthodologie qui consistait à réaliser le PN-Ravec [Programme national du recensement administratif à vocation d’état-civil] jusqu’au bout et à extraire le fichier électoral s’est avérée inopérante. D’où des nouveaux mécanismes et un changement de système pour que, parallèlement, on procède au recensement électoral », a-t-il déclaré.
Mais au-delà des questions logistiques, c’est le climat politique qui assombrit l’horizon. Ces dernières semaines, les partis traditionnels comme le RPG Arc-en-ciel de l’ex-président Alpha Condé et l’UFR de Sidya Touré ont été suspendus par le ministère de l’Administration du territoire pour « manquements administratifs ». Une décision perçue par certains comme une manœuvre pour museler l’opposition à l’approche des échéances.
La route vers décembre 2025 est donc semée d’embûches : contraintes techniques, tensions politiques, et incertitudes institutionnelles. Mais une chose est sûre : l’annonce d’Amadou Bah Oury vient relancer le compte à rebours vers une étape cruciale pour l’avenir démocratique de la Guinée.
N’Famoussa Siby