Lors de l’Africa CEO Forum organisé ce lundi 12 mai à Abidjan par Jeune Afrique, une annonce majeure a été faite par le Premier ministre guinéen, Amadou Bah Oury : les élections présidentielle et législatives en Guinée se tiendraient en décembre 2025. Cette déclaration suscite une vive controverse, tant sur la forme que sur le fond. L’opposition dénonce le cadre et les conditions dans lesquelles elle a été faite.
Aboubacar Demba Dansoko, membre influent du bureau politique du RPG Arc-en-ciel (parti de l’ancien président Alpha Condé), n’a pas tardé à réagir.
« Les affirmations de Monsieur le Premier ministre Amadou Bah Oury sont depuis toujours étranges et étonnantes », a-t-il déclaré. Selon lui, il est inacceptable qu’un sujet aussi crucial que la date des élections soit évoqué pour la première fois en marge d’un forum économique tenu à l’étranger, sans concertation nationale préalable ni décret présidentiel officiel.
Dansoko fustige ce qu’il considère comme un mépris envers le peuple guinéen, accusant les autorités de transition de faire passer les intérêts de puissances étrangères avant ceux de la nation.
Au-delà du lieu et du contexte, les critiques se concentrent sur la faisabilité du calendrier annoncé. Pour Dansoko, la promesse de tenir des élections couplées en décembre 2025 relève de l’utopie.
Le responsable du RPG Arc-en-ciel rappelle qu’un processus électoral crédible nécessite plusieurs étapes incontournables : adoption d’une nouvelle loi électorale, mise en place d’un organe de gestion des élections (OGE), révision du fichier électoral, et, le cas échéant, vote de lois référendaires. « Il est techniquement et juridiquement impossible d’organiser des élections crédibles dans sept mois. C’est une manifestation d’ignorance totale du processus électoral », soutient-il.
Thierno Amadou Diallo