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Vendre des médicaments dans la rue : entre survie économique et menace sanitaire

Bien que la vente de produits pharmaceutiques dans les marchés parallèles soit interdite, elle demeure une pratique courante, mettant en péril la santé des consommateurs. Sur les trottoirs comme dans les marchés, certains individus vendent des médicaments, parfois stockés dans des paniers ou des boîtes, à des prix bien inférieurs à ceux des pharmacies. Si pour certains, ce commerce est un moyen de subsistance, il expose la population à de graves risques sanitaires.

Mariétou Keïta, vendeuse ambulante de médicaments, justifie cette activité. « Si nous vendons des médicaments, c’est pour aider les plus pauvres à se soigner. Avec nous, ils peuvent acheter à moindre coût et, parfois, même à crédit. De notre côté, nous pouvons subvenir à nos besoins grâce à ce petit commerce », indique-t-elle.

Cependant, Daouda Touré, un consommateur régulier, reconnaît les dangers, mais défend la pratique. « Quand l’État interdisait cela, j’avais vraiment souffert. Mais, quand j’ai mal à la tête ou au ventre, je sais quel médicament prendre. Je ne me sens pas en danger en achetant chez ces vendeurs. Pour un pauvre comme moi, cette solution reste une bouée de sauvetage », souligne-t-il.

À l’opposé, Abdourahim Barry, un citoyen, dénonce cette pratique. Il relate l’histoire de sa mère, qui a failli perdre la vue à cause de médicaments achetés dans la rue. « Ma mère, illettrée, passait souvent ses journées au marché. Un jour, elle a eu mal aux yeux et une vendeuse lui a proposé deux médicaments dont je ne me souviens plus des noms. En suivant les conseils de la vendeuse, le mélange a pris la consistance d’une pierre. Depuis, je prends en charge l’achat des médicaments de ma mère, uniquement en pharmacie », témoigne-t-il.

Les experts, comme Abdoulaye Barry, pharmacien, s’alarment également de cette pratique. « Il est déraisonnable qu’un malade se tourne vers un illettré pour se soigner. La contrefaçon des médicaments est un phénomène répandu, et il est crucial de se méfier de ces charlatans », affirme-t-il.

Ramatoulaye Barry, infirmière d’État, ajoute : « Les médicaments de la rue sont dangereux. Ils peuvent être non certifiés et contenir des substances nocives. Plutôt que de traiter la maladie, ils peuvent l’aggraver, entraînant des maladies chroniques, une résistance accrue aux traitements et des toxicités graves dans l’organisme ».

Malgré ces risques évidents, une partie de la population continue de se tourner vers ces marchés parallèles. Leur principal frein : le coût des médicaments en pharmacie, trop élevé pour beaucoup. La question reste donc en suspens : la réduction des prix en pharmacie pourrait-elle limiter cette pratique et sauver des vies ?

Abdourahamane Barry, stagiaire

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