À seulement 9 ans, Lonceny Konaté porte sur ses frêles épaules le poids d’une maladie qui le ronge depuis sa naissance. Atteint d’une tumeur évolutive, cet enfant issu d’une famille démunie de N’Zérékoré vit un véritable calvaire, dans le silence et l’impuissance générale.
La maladie, visible et grandissante, lui vaut parfois le rejet de ses camarades et une stigmatisation cruelle. Ce rejet social, combiné à la précarité de sa famille, a longtemps retardé sa scolarisation. Ce n’est que cette année qu’il a enfin pu être inscrit dans une école coranique.
Sa mère, Nakoria Konaté, une vieille dame visiblement épuisée par des années de lutte solitaire, raconte avec douleur son parcours du combattant dans les hôpitaux de la région, sans jamais obtenir une prise en charge concrète.
« Il est né avec cette maladie. Et comme vous le voyez, plus il grandit, plus la maladie évolue et se complique. Mais Dieu seul sait pourquoi je n’ai pas encore eu d’aide. J’ai beaucoup sillonné les hôpitaux : d’abord au village, ensuite à N’Zao, puis à l’hôpital régional de N’Zérékoré. Partout, on m’a dit que l’enfant devait subir une intervention chirurgicale. Mais ils m’ont toujours demandé d’attendre. Attendre jusqu’à quand ? La maladie s’aggrave chaque jour, et pourtant, à chaque visite, on ne me dit rien de clair. Même l’année dernière, j’y suis allée », confie-t-elle, la voix tremblante.
Elle poursuit, les larmes aux yeux :
« La maladie progresse avec le temps. Parfois, mon enfant se plaint beaucoup, il souffre énormément. Et moi, en tant que mère, le voir ainsi me brise le cœur. Je ne dors pas. Cette maladie m’a rendue encore plus pauvre. Si j’en avais les moyens, je l’emmènerais partout où il pourrait être soigné correctement ».
Le regard fuyant, elle évoque également l’exclusion que vit son fils jumeau.
« Il est souvent stigmatisé par ses camarades. Certains le fuient à cause de son apparence. Dès qu’il s’approche d’eux, ils s’éloignent. Cela arrive fréquemment. J’avais peur de le scolariser à cause de cela. Ce n’est que cette année que j’ai trouvé le courage de l’envoyer à l’école coranique », explique-t-elle avec douleur.
Aujourd’hui, face à cette souffrance qui s’intensifie jour après jour, cette mère à bout de souffle lance un cri du cœur au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, à son gouvernement et à toute personne de bonne volonté.
« Je supplie le général Mamadi Doumbouya et tous les membres du gouvernement : aidez-nous, pour l’amour de Dieu. Mon enfant souffre, et moi avec lui », a-t-elle sollicité.
Le sort de Lonceny Konaté mérite l’attention de tous ceux qui croient encore en l’humanité et la solidarité.
La famille est joignable au : 622 51 72 51.
Foromo Béavogui, depuis N’Zérékoré