Alors que les deux premiers examens nationaux (CEE et BEPC) se sont déroulés dans le calme à Kankan, la première journée du baccalauréat unique session 2025 a été marquée par des cas de fraude. Plusieurs téléphones portables ont été saisis sur des candidats, en raison d’un contrôle insuffisant à l’entrée des centres.
C’est au lycée régional Almamy Samory Touré que ces cas ont été signalés. Contacté par les médias, le superviseur régional des examens, Kabinet Doumbouya, a exprimé sa vive préoccupation face à ce phénomène. Il dénonce une pratique devenue récurrente dans la région.
« Très malheureusement, une mauvaise habitude s’est installée : l’usage massif des téléphones dans les salles d’examen. Aujourd’hui, nous avons saisi plus de 30 téléphones, exclu plusieurs candidats pour fraude et renvoyé un grand nombre de surveillants pour négligence et absence de résultats », a-t-il déclaré.
Pour Kabinet Doumbouya, la responsabilité de cette situation ne revient pas uniquement aux élèves. Il pointe du doigt la complicité de certains encadreurs.
« Le vrai problème, ce sont les surveillants. Ils sont complices des candidats. C’est une question d’argent. C’est ce que nous avons constaté ici à Kankan, mais aussi à N’Zérékoré, où nous avons également effectué des visites dans les centres », a-t-il affirmé.
Sur la manière dont les fraudes ont été détectées, le superviseur explique : « Le ministre, actuellement en séjour au Canada, a reçu une photo du sujet prise par un candidat du centre Samory. Il nous a aussitôt alertés. Nous nous sommes rendus sur place et avons interpellé l’élève avec le téléphone. Il est actuellement entendu par les forces de défense et de sécurité ».
Suite à cet incident, les sanctions sont tombées : les candidats fraudeurs ont été ajournés ou définitivement exclus, tandis que les surveillants mis en cause sont écartés de tout processus lié aux examens nationaux pour une durée de cinq ans.
Michel Yaradouno, depuis Kankan