Une grève déclenchée ce lundi matin perturbe fortement les activités de la société minière Ashapura GSM, implantée à Kolaboui, dans la préfecture de Boké. En signe de protestation, des travailleurs ont érigé un barrage à l’entrée du port Guèmè Saint-Jean, principal point d’exportation de la bauxite de l’entreprise. Plusieurs camions et une citerne remplie de minerai sont actuellement immobilisés sur place, a constaté notre correspondant local.
Selon les témoignages recueillis auprès des manifestants, ce mouvement fait suite au refus de la direction d’Ashapura, société à capitaux indiens, d’appliquer la nouvelle convention collective des Mines et Carrières, pourtant officiellement adoptée en Guinée.
« Cela fait des mois que cette convention est en vigueur. Elle prévoit une revalorisation des salaires, des primes, de meilleures conditions de travail et une couverture sociale améliorée. Malgré nos démarches pacifiques pour amener la direction à respecter cette législation, aucune réponse favorable ne nous a été donnée. C’est pourquoi nous avons décidé de passer à l’action », explique un gréviste sous couvert d’anonymat.

Ce mouvement social paralyse l’une des principales chaînes logistiques d’Ashapura dans la région. Le blocage du port affecte directement les exportations de bauxite, ressource stratégique pour l’économie guinéenne.
La situation reste tendue à Kolaboui, où les grévistes assurent qu’ils n’entendront pas lever le camp tant qu’une solution concrète ne sera pas trouvée. Ils appellent les autorités à intervenir pour contraindre la direction de l’entreprise à respecter ses obligations sociales.
Cette grève met une nouvelle fois en lumière les tensions récurrentes entre les entreprises minières étrangères et les travailleurs guinéens, souvent confrontés à des conditions de travail jugées précaires, malgré l’existence de cadres juridiques protecteurs.
Mamadou BAH, depuis Boké


