Incorrigibles, les marchands qui squattent les abords de nos routes le sont décidément. L’illustration de cette tendance à accaparer la voie publique, c’est bien ce qu’il nous est donné de constater depuis quelques jours au niveau du nouvel échangeur à peine, même pas encore officiellement réceptionné. On n’a pas encore fini de nous imprégner des graffitis que de talentueux artistes y ont gravés que les marchands du coin, les femmes en particulier, s’y installent déjà. Au risque de les rendre bientôt méconnaissables ou même invisibles, masqués qu’ils sont par les va-et-vient de ces marchands n’ayant même conscience qu’ils courent en se faufilant aussi nonchalamment entre les véhicules.
On y retrouve de tout. Des vendeuses de légumes et divers autres articles, des conducteurs de mototaxis qui prennent un malin plaisir à stationner à même les emprises, alors que cela est interdit. En somme, c’est un véritable cocktail de désordre qui y règne sous l’œil impuissant des autorités locales. Les emprises qui servent de passage pour les piétons sont transformées en marché à ciel ouvert. Le tout dans l’illégalité totale.
Conséquence, les bouchons ont repris aux alentours du pont. Et quand on interroge ces occupants illégaux, l’argument est le même. « Il n’y a plus de place dans le marché pour écouler nos marchandises. Mais chacune de nous a payé un peu d’argent pour s’installer ici. Soit aux responsables du marché, soit aux autorités locales », nous souffle une marchande.
Il y a quelques mois, le gouvernement avait pris une décision ordonnant aux responsables préfectoraux et autres de déguerpir tous les occupants illégaux des emprises. Manifestement, du côté de Km 36, les responsables locaux se révèlent incapables de mettre cette instruction en application.
Fodé Soumah
