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Mariama Diawara, une vendeuse de piment dotée d’une résilience remarquable

Le stand de Mariama Diawara, la quarantaine,  se dresse au centre du marché du Niger, là où les senteurs se mélangent et les couleurs explosent. Un assortiment coloré de piments rouges, verts et jaunes, tel un tableau vivant. Mariama, c’est une personne dont le visage témoigne de la vie au soleil, mais qui se réjouit d’un sourire radieux. Durant ce mois dédié aux femmes, nous saluons cette figure qui déploie tous ses efforts quotidiens pour protéger ses enfants de la mendicité.

Chaque matin, avant même que le soleil ne perce l’horizon, Mariama se lève. Le marché Niger, son lieu de travail, s’éveille lentement et elle doit être prête. Mais avant, elle s’assure que ses enfants à la maison ont de quoi se nourrir le matin.

« Je me réveille à 5 h tous les jours que Dieu fait. Je prépare le déjeuner de mes enfants et je laisse le soin à la plus grande de servir. Entre-temps, moi, je vais à Matoto acheter ma marchandise, ensuite, je viens la revendre au marché Niger. Lorsque j’écoule une partie de ma marchandise en mi-journée, je retourne à la maison cuisiner pour mes enfants », précise-t-elle avec soin. « Ce marché, c’est toute ma vie, parce que c’est ici que j’arrive à nourrir ma famille. Je suis veuve depuis plusieurs années et mère de sept enfants. C’est grâce à ce marché que ma famille tient bon. Tous mes enfants sont scolarisés et c’est à travers ce commerce-là que je paye leur scolarité », explique-t-elle avec fougue.

Mariama, c’est la force tranquille. Elle affronte les difficultés avec courage, avec la même détermination qu’elle met à choisir les meilleurs piments pour son commerce. Elle est un pilier, une source d’inspiration comme toutes les autres du marché qui se battent pour apporter quelque chose à la table le soir.

«  Actuellement, je rends grâce à Dieu, puisque le prix en gros des légumes a baissé. On le négocie à partir de 300 milles et plus. Sinon, quand c’est la période dure, on peut le négocier jusqu’à 2 millions, croyez-moi. Pourtant, moi, je ne sais faire que le commerce du piment. Que les temps soient durs ou abordables, moi, ce n’est que le piment que je revends pour survivre. Des fois, je cotise avec les autres vendeuses du marché, nous achetons trois sacs, par exemple, que nous répartissons. Quand nous écoulons la marchandise, nous rassemblons les gains et nous partageons. En ce moment, ce n’est pas aisé pour la famille et moi, mais je tiens bon. Il y a des jours, je peux gagner 30.000 GNF. Je ne me complique pas les choses, j’achète des condiments de lafidi nous mangeons ça. Et quand je gagne plus de 30.000 GNF aussi, ce jour-là, j’achète du poisson ou du poulet. Nous mangeons ça aussi », détaille-t-elle.

Le soir venu, alors que le marché se désemplit, Mariama regagne son domicile épuisée mais satisfaite. Elle a écoulé tous ses stocks, partagé des sourires et échangé des histoires avec ses consœurs du marché. Derrière cette image se cache une réalité : la vie n’est pas facile.

« Les gens me voient vendre le piment avec le sourire et tout le reste. Mais ils ne voient pas les heures de travail, les douleurs dans le dos, les nuits courtes. Ils ne voient pas les soucis quand les prix montent, quand les clients se font rares, rien du tout. Croyez-moi que ce n’est pas facile. Il y a des jours où je rentre à la maison, exténuée, et je me demande si je vais continuer. Mais je n’ai pas le choix, il faut ça pour que les enfants ne quémandent pas, pour qu’ils ne se retrouvent pas dans la rue », souligne-t-elle.

Mariama Diawara, c’est l’histoire de milliers de femmes guinéennes. Des femmes qui, chaque jour, font preuve de résilience, de courage, de solidarité. Des femmes qui, avec leurs mains, leurs cœurs, leurs piments ou autres marchandises, construisent l’avenir de leurs enfants. Des femmes qui doivent être célébrées à l’occasion du mois de la femme.

JRI de l’ombre

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