Le moins qu’on puisse dire, c’est que le chroniquer Nanfo Isamël Diaby ne se laisse pas démonter. Au point que son séjour récent en prison ne le désarçonne guère. A l’occasion d’un entretien que lui et certains de ses adeptes ont accordé dans l’après-midi de ce mercredi à la presse locale à son domicile, le chroniqueur a ainsi réaffirmé qu’il continuera prier en langue locale. Les manœuvres intimidantes des autorités tant administratives que religieuses n’y changeront rien, martèle-t-il notamment au micro du correspondant régional du djely.com basé dans la savane guinéenne.
Invoquant tout d’abord le principe de la laïcité en vigueur en République de Guinée, le chroniqueur Nanfo Ismaël Diaby fustige la position des citoyens qui lui dénient le droit de prêcher dans les médiaux locaux. Il ne fait pas non plus de cadeaux à ceux qui ont saccagé sa mosquée. Ces derniers versent dans « l’extrémisme », à l’en croire. Les médias guinéens en général et de Kankan en particulier, auraient également manqué à leur devoir d’impartialité dans le traitement du sujet le concernant. « Respectez les citoyens dans leurs convictions religieuses », leur demande l’imam Nanfo.
Quant à son choix de prier en langue locale, il dit partir du principe que Dieu comprend toutes les langues. Par ailleurs, il reste persuadé qu’il y a un intérêt pour lui à prier en langue locale. Aussi, il n’entend pas arrêter. « Nous continuerons à prier dans notre langue. Que chacun nous laisse prier dans notre langue, dans la mesure où le profit ou l’inconvénient, nous serons les seuls à récolter l’un ou à subir l’autre », confie l’imam.
Si lui et ses adeptes persistent à prier en N’ko, il n’est cependant pas question d’imposer à tous ceux qui s’expriment en N’ko de le faire. « Tous les maîtres N’ko ne prient pas pour le moment en langue nationale. Chacun peut prier dans sa langue de choix, Dieu entend toutes les langues », note à propos Sory Mendenka Kaba, un des disciples de l’imam Nanfo.
De Kankan, Michel Yaradouno, correspondant régional