C’est un Sadou Keita très remonté qui s’est prêté jeudi, quelques heures après les manifestations qui ont secoué la capitale de la Haute-Guinée, suite à l’interdiction des prières nocturnes collectives des dix derniers jours du mois de ramadan. Au cours de cette sortie, le gouverneur de Kankan a promis de traquer tous ceux qui se sont livrés aux actes de violences survenus à Siguiri, Kankan et Kérouané.
Devant la notabilité fortement mobilisée à la grande mosquée de Kankan, Sadou Keita a d’abord déploré ces actes. “C’est avec une grande surprise que cela s’est passé. Dès que ces mouvements ont éclaté, on a organisé des réunions d’urgences pour savoir les vraies raisons de ces manifestations. Parce que ce sont des réactions d’intérêts. Elles n’ont aucune signification religieuse, parce que ce qui est dit [comme raison] n’est pas la réalité. On ne peut [pas] injurier le grand imam, s’attaquer aux domiciles du sotikemo à cause de la décision » d’interdire les prières nocturnes prise par le Secrétariat général des Affaire religieuses, a-t-il estimé..
Et d’annoncer : “Nous avons pris des dispositions et elles commencent à porter fruit ». Sans pour autant donner plus de détails sur “les stratégies » mises en place par les autorités. “Nous allons arrêter tout ceux qui ont mené ce mouvement, ils vont dire pourquoi, contre qui et en faveur de qui [ils ont commis ces actes]. Ce n’est quand même pas en faveur des populations ».
Alors que le calme revient progressivement dans les préfectures touchées par ces manifestations, plusieurs citoyens soupçonnés d’avoir pris part à ces protestations sont activement recherchés par les services de sécurité. D’autres auraient déjà été arrêtés.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com