Il y a quelques jours, les Etats-Unis du président Joe Biden annonçaient qu’à partir du 1er janvier, ils retireraient l’Ethiopie, le Mali et la Guinée de l’initiative AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique). Une initiative mise en place par le président Bill Clinton pour favoriser l’introduction de produits africains sur le marché américain sans droits de douane. Et si beaucoup avaient expliqué cette décision des autorités américaines à l’endroit de la Guinée, par le coup d’Etat du 5 septembre, ce n’est pas le point de vue du ministre des Affaires. Morissanda Kouyaté estime que les raisons de cette suspension en perspective sont en rapport avec des évaluations qui précédent le putsch perpétré par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
C’est en marge de la rencontre qu’il a eue ce jeudi 4 novembre 2021 avec les représentants de la CEDEAO en Guinée, que le chef de la diplomatie guinéenne s’est exprimé sur ce sujet. « La Guinée est suspendue de l’AGOA suite à l’évaluation de la Guinée avant l’arrivée de la transition. Ce n’est pas la Guinée sous la transition qui est suspendue dans le cadre de l’AGOA », déclare en substance le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Coopération internationale et des Guinéens de l’étranger. « Les gens croient que ce sont les autorités de la transition qui sont sur la sellette. Ce n’est pas nous, c’est ce qui s’est passé ici avant nous », insiste-t-il.
Et à la question de savoir ce que son département entend faire éviter à la Guinée de subir la sanction, il répond : « C’est très simple, c’est ce que nous faisons maintenant, à savoir travailler dans la transparence pour la Guinée. Rassembler tous les Guinéens pour refonder l’Etat pour que cela ne nous arrive pas ». Et il est plutôt optimiste. « C’est simple, si tout monde s’y met, on peut y arriver », estime-t-il en effet. Il en profite pour rassurer les sceptiques. « Il n’y a pas d’agenda caché. L’agenda il est clair, c’est aider les Guinéens à sortir de cette situation pour avoir un pays fort, rassembleur et engagé pour le développement », conclut le ministre.
Il est à préciser que c’est le 2 novembre 2021 que les Etats-Unis ont brandi cette menace. Pour le cas de la Guinée, le reproche porte sur le déficit de garantie pour « l’Etat de droit et le pluralisme politique ».
Balla Yombouno