L’espoir suscité au lendemain de la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) s’étiole peu à peu chez certains citoyens. En particulier, dans les rangs des acteurs politiques, l’enthousiasme avec lequel on avait accueilli l’arrivée au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya et de ses camarades, cède progressivement la place à un certain regret et au doute. C’est le cas du président de l’Union des patriotes pour le développement de la Guinée (UPDG), qui a fait part de son scepticisme au micro du correspondant de Ledjely.com dans la région de la Haute Guinée.
Amadou secteur Barry était de ceux qui avaient ouvertement salué le coup d’état du 5 septembre contre le président Alpha Condé. Mais six mois après, l’homme nourrit quelques regrets. « Au début, quand Mamadi Doumbouya est venu, tous les Guinéens étaient à l’aise. Mais là où nous en sommes, nous ne comprenons plus rien », dit-il.
Certes, s’il n’irait pas jusqu’à proclamer que la transition a déjà échoué, il dit néanmoins avoir constaté beaucoup de « dérapages ». Et pour le leader de l’UPDG, ces dérapages se trouvent incarnés dans un certain nombre de décisions récemment prises par les autorités. « Du choix du président du CNT en passant par certaines nominations et le récent déplacement des membres du CNT, en voilà entre autres les imperfections que nous avons relevées », indique-t-il. Avant de poursuivre : « Je ne sais pas pourquoi on tarde avec le chronogramme de la transition, pourquoi le CNRD ne dévoile pas les noms de ses membres ». Autant de choses qui l’amènent à conclure qu’à son avis, le « CNRD ne sait plus où il va ».
Par ailleurs, l’ancien militant de l’UFDG et du PEDN n’est pas non plus rassuré par l’amorce du dialogue avec les rencontres qui ont lieu en ce moment entre les acteurs des Forces vives de la Nation et le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation : « On nous appelle pour discuter, alors qu’on a aucune idée du programme et des Termes de référence. De quoi va-t-on discuter alors », finit-il par s’interroger ?
Observant les agissements des uns et des autres, Amadou Secteur Barry n’exclut de rejoindre une des coalitions politiques de la place.
Michel Yaradouno Kankan pour ledjely.com