Mamadou Billo Bah, responsable des antennes et de la mobilisation du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a rejoint ses camarades du mouvement anti- troisième mandat à la maison centrale de Coronthie. Ce, à la suite d’une arrestation qui demeure assez décriée par les acteurs politiques et sociaux de la ville de Kankan.
C’est une manifestation supplémentaire de la détérioration des relations entre le CNRD et le FNDC. Alors que Fonike Mengue et Ibrahim Diallo sont en détention depuis le mois d’août, un autre leader du mouvement citoyen dissous est de nouveau trimbalé devant la justice. Mamadou Billo Bah a même été déféré le mardi dernier à la Maison centrale. Mais à Kankan, on n’applaudit guère son interpellation. « Ils veulent ternir l’image de notre pays. On a l’impression que nous avons quitté le sommet d’un arbre pour tomber dans un puits. Sinon, on n’a vraiment pas besoin de petits pions alors que ceux qui ont fait la gabegie financière se promènent librement. Pour de petites réunions, on ne peut pas arrêter les gens. Mais tout cela est fait pour étouffer l’opposition », réagit Antoine Dogbo Guilavogui.
Sékou Kaïssa Cissé, de la société civile, ne voit également aucune nécessité à cette arrestation. D’autant qu’à ses yeux, elle symbolise un recul démocratique. « La manière dont il a été arrêté n’a pas obéi aux principes fondamentaux qui régissent le bon fonctionnement de l’État. On sait que notre pays a ratifié toutes les conventions, mais cette attitude donne une mauvaise image à notre pays, surtout en ce 21ème siècle », indique-t-il.
Pour une transition réussie, chacun doit être impliqué, recommande, pour sa part, Alassane Dialawassa Kanté, de l’Union des forces républicaines (UFR). A l’en croire le CNRD se laisserait même aller à des contradictions que personne n’aurait pu soupçonner de la part des tombeurs d’Alpha Condé « Le CNRD ne peut pas dénoncer un acte du régime défunt et commettre par la suite le même. Ces types d’arrestation relèvent d’actes déplorables que le CNRD même a dénoncés lors de la prise du pouvoir. C’est vraiment regrettable d’assister aux mêmes actes sous son règne », dénonce notre interlocuteur.
Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com