Jamais de notre histoire il n’y a autant d’inversion de valeurs et de rabaissement de l’élite !
Pour un délit de faciès, on embastille, on frappe avec le même bâton, on contraint au silence, on condamne à la soumission forcée et on culpabilise tous ceux, par malheur hier, ont été au service de la République.
Sourd comme un pot, le CNRD, un clou qui chasse l’autre, sûr de ses muscles vissés à la Kalashnikov veut refaire l’histoire. Il renie, refoule le savoir-faire au profit des médiocres et des théoriciens loquaces.
Ce rejet systématique de l’ancien, fait gripper fort malheureusement la machine d’État. Comme un serpent qui se mord la queue, la République s’embourbe, patine et fait du surplace.
On pensait ne plus retomber dans la République des célèbres médiocres, des temps de la décrépitude sociale.
Hélas ! les pièces de rechange sont plus abîmées, tordues et pourries.
Nos diaspos importés qui drainent avec eux des années de misère, qui se sont retrouvés accidentellement au sommet de l’État sans mérite, se perdent totalement dans la conduite de la nation.
A tous les niveaux, ils se plantent. Les choix du Colonel ont trahi les espoirs pour ne pas dire que les diplômes ont trahi les compétences.
Pour paraphraser le Dr Kayamba Ndouba, à l’opposé de la République de l’excellence, le siège de la République des médiocres est sous l’emprise totale des individus dominés, selon la description du Léviathan de Thomas Hobbes, par la recherche des plaisirs et la fuite de la souffrance (les âmes de fer et d’airain). Et la République des médiocres, c’est aussi une autocratie qui s’assume avec la complicité d’une opposition du pouvoir, béni-oui-oui, corrompue, déboussolée et en mal de leadership.
A quoi s’attendre quand la médiocrité est modélisée en système de gouvernance ?
Comme l’a dit un célèbre penseur :
« Les symptômes de la médiocrité sont le sommeil de la pensée, l’acceptation de l’inacceptable comme ce qui est inévitable, la confusion du révoltant et du nécessaire ».
L’ascension des moins brillants avec des cursus peu honorables a toujours été un frein pour notre émergence. Or, il n’existe point de miracle dans la gouvernance d’un État.
Il suffit d’avoir les quatre vertus de Socrates : l’amour de la vérité, la tempérance, le courage et l’intelligence mais celle perfectionnée par l’éducation et l’expérience.
L’à-peu-près, le semblant, le tape à l’œil, ça suffit désormais !
Il est temps de se dire la vérité pour que ça change.
Et il faut que ça change, pour la paix durable et le bien de tous.
Mais bon, pas la peine de se casser la tête dans une République des illusions dirigée par des médiocres acclamés.
Changeons nos vilaines habitudes pour mieux espérer !
In Djoma médias, Par Habib Marouane Camara, éditorialiste