Le cri de détresse que des ressortissants guinéens avaient lancé ces derniers depuis la Tunisie a finalement été entendu par les autorités guinéennes. Ainsi, le premier convoi avec 49 des 131 ressortissants jusqu’ici identifiés, est arrivé ce mercredi soir dans la capitale guinéenne. Pour les accueillir à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, le président de la Transition a lui-même effectué le déplacement. A ses côtés, il y avait également le premier ministre, Dr. Bernard Goumou, et quelques membres du gouvernement.
Selon les images fournies par la présidence de la République, les retrouvailles étaient par endroit empreintes d’émotion. En témoignent, les chaudes accolades que le colonel Mamadi Doumbouya avec quelques ressortissants, heureux d’avoir pu réchapper à la traque auxquels les migrants sub-sahariens font l’objet désormais en Tunisie. Ou encore l’image de ce bébé que le président de la Transition a tenu dans ses bras.
Mamaissata N’Gome Sacko, mère de trois enfants, est de ceux qui ont consenti à ce retour volontaire. Interrogée à sa descente d’avion, elle a exprimé son soulagement de rentrer enfin à la maison. « Avec mes enfants, on a été agressés à plusieurs reprises et on a changé de logement. Là où on est partis encore, on vivait dans la peur. Il n’y avait que des Arabes là-bas. Parfois, ils frappaient à notre porte juste pour nous faire peur. Même quand on sortait quelques rares fois pour chercher à manger, on refusait de nous vendre la nourriture et on nous cognait avec des cailloux, en nous disant de quitter chez eux », ainsi relate-t-elle le calvaire qu’elle a enduré. Et c’est pourquoi l’opportunité s’est présentée de rentrer, elle n’a pas réfléchi deux fois. « Dès que j’ai vu le message sur internet, j’étais pressée de rentrer chez moi. C’est ainsi que j’ai contacté le consulat. Je voulais vraiment rentrer après deux jours sans manger et les trois enfants à ma charge », reconnait-elle.
Il faut préciser que les attaques contre les migrants de l’Afrique se sont particulièrement intensifiées en Tunisie, depuis les propos controversés tenus par le président Caïd Saïed, le 21 février 2023.
Fodé Soumah