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Massacre du 28 sept. : le récit de Bah Oury devant le tribunal criminel

Particulièrement attendu pour livrer sa version des faits du massacre du stade du 28 septembre 2009, Amadou Oury Bah, à l’époque vice-président de l’UFDG et président de la Commission d’organisation de la manifestation du même jour, était à la barre ce lundi 20 mars.

Le président de l’UDRG a entamé son speech par un bref rappel des circonstances et des mobiles de la création des Forces vives de la Nation.  C’était, dit-il, une « manière pour rassembler toutes les forces désireuses d’être ensemble ». Poursuivant, Bah Oury déclare en outre : « Lorsque le président Dadis a prononcé publiquement qu’il pouvait ôter la tenue pour se présenter, c’était là la colère et la déception dans nos rangs, les Forces vives de la Nation. Par la suite, nous sommes allés voir le capitaine Dadis, M. Jean-Marie Doré et moi pour cette cause. Malheureusement pour nous, on n’a pas été reçus »

Ensuite, l’ancien collaborateur de Cellou Dalein Diallo a longuement abordé la manifestation du 28 septembre. « Nous avons préparé l’organisation de la manifestation de manière sereine. A la dernière minute, certains membres des forces vives comme les syndicats ont désisté.  Mais cela ne nous a pas empêché d’organiser cette manifestation (…).  Nous avons indiqué que tous les premiers responsables de toutes les formations devraient participer à cette manifestation politique.  À la dernière minute, certains responsables étaient expatriés à l’extérieur du pays et quand j’ai appris également que M. Alpha Condé n’était pas au pays, alors nous lui avons recommandé de faire une déclaration officielle tout en soutenant cette manifestation.  Chose qu’il a faite sur les ondes de RFI pour exprimer sa solidarité. Sinon tous les autres responsables étaient présentsLa date du 28 septembre n’était pas choisie fortuitement. C’était pour nous une façon rendre hommage à cette journée du 28 septembre 1958. En 2009, nous avons dit non à la dictature et Oui à la démocratie…» a-t-il souligné.

Sur le déroulement même des événements, Bah Oury a indiqué en substance que tout au début, les choses se passaient bien. Même si la réticence qu’il a dit avoir remarquée chez certains des acteurs des Forces vives, aurait dû l’alerter. « C’est à partir de 8 heure que nous nous sommes retrouvés chez le doyen Jean-Marie Doré et tout le monde était présent.  Mais Jean-Marie Doré était réticent. Car il semblerait qu’il avait reçu des menaces la nuit et Sidya Touré également avait reçu un appel tard la nuit lui demandant de surseoir à la manifestation (…)  La foule était nombreuse et nous nous sommes tous dirigés vers l’esplanade. Il y avait des jets de pierres, mais arrivés au stade du 28 septembre, certains jeunes nous ont cortégés. Ils nous ont portés au dos pour nous faire rentrer dans le stade. Arrivés à l’intérieur, les jeunes se mettaient à prier et nous, responsables, sommes montés sur les gradins. Quelques temps après, y a eu des tentatives de jet de grenades lacrymogènes. Lorsque j’étais au niveau des gradins, j’ai remarqué deux jeunes, contrairement à ce qu’on avait prévu, qui portaient des masques de fer. Chose qui m’a étonné. C’est dans ce processus qu’on a entendu les coups de feu et les bruits de grenades lacrymogènes.  Cela a provoqué la panique et chacun cherchait à fuir », a-t-il raconté.

La scène à l’intérieur du stade, l’horreur…

« Quelque temps après, nous avons vu les   bérets rouges venir vers nous  les responsables, pour demander à ce qu’on descende.  Intérieurement, je n’étais pas tellement inquiet.  Car pour moi, ils venaient nous mettre aux arrêts.  Mais certains parmi eux portaient des uniformes qui n’étaient pas conformes. C’est dans ce cadre que j’ai vu El hadj Cellou Dalein en mal avec un policier. Moi aussi j’ai reçu un coup sur la tête, mais cela ne m’a pas déstabilisé.  Donc, nous avons été regroupés. On ne pouvait pas distinguer, mais celui qui donnait des instructions aux leaders politiques de descendre c’était le commandant Toumba Diakité.  Je ne peux pas dire de manière précise ce qui s’est passé entre temps.  M. Cellou avait reçu des coups et il était couché à terre ainsi que son chauffeur. Malgré les coups qui tombaient, nous avons réussi à venir au secours de El hadj Cellou. C’est en sortant du stade que nous avons vu le colonel Moussa Tiegboro qui a pris ses responsabilités de nous évacuer du stade. Il nous a conduits dans son véhicule (…) On nous a dirigés à la clinique Paster. Étant dans le véhicule, un groupe de militaires a menacé le colonel Moussa Tieboro en disant de nous faire descendre, sinon, ils vont nous jeter une grenade. Et dans la voiture, c’était la panique totale. Pour nous c’était comme si le colonel Moussa Tiegboro n’avait aucune autorité sur ces groupes de militaires. Et j’étais vraiment étonné. Car El hadj Cellou était toujours évanoui moi j’avais pris un coup sur ma tête », a également déclaré Bah Oury à la barre.

Aminata Camara

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