Est-ce un signe annonciateur des dégâts qui risquent d’accompagner la prochaine saison des pluies en Guinée ? En tout cas, dans la soirée de mardi dernier, la violente tornade qui s’est abattue sur la ville de Kissidougou a laissé place à une grande désolation de la part des populations.
Du quartier Kènèma, en passant par Douninko, Hermankono, puis Timbo, le constat, alarmant, est le même. Bâtiments décoiffés, troncs d’arbres dans les rues, les câbles électriques jonchant le sol et des installations des opérateurs téléphoniques endommagées. C’est l’image qu’affiche la ville de Kissidougou au lendemain du passage de cette tornade. Les citoyens de ces quartiers se sont réveillés les pieds dans l’eau. Mais aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Aux dires de certains, la coupe abusive du bois dans cette préfecture serait l’une des causes de ces ces intempéries. « L’activité principale des gens, c’est l’affaire du bois. Beaucoup sont dans la coupe de bois. C’est ce qui amène ces vents violents, sinon avant il n’y avait pas de dégâts comme ça. Mais actuellement, tous les bois sont coupés et il n’y a plus rien pour empêcher le vent. Le vent qu’on trouve en Haute Guinée, c’est ce vent qu’on retrouve chez nous ici présentement. Il faut formellement interdire la coupe abusive de bois, sinon, on sera toujours victime », diagnostique Aboubacar Cissé, commerçant.
Lui aussi commerçant, Alassane Sy Savané a eu sa boutique décoiffée. Alerté la nuit même de la forte pluie, il a accouru pour essayer de limiter les dégâts. Mais on ne peut pas dire que l’objectif a été atteint. « J’ai trouvé le bâtiment décoiffé, l’eau était partout et mes articles flottait là-dedans. J’ai cherché à en sauver certains. Les marchandises qui étaient dans les cartons sont toutes gâtées », énumère-t-il.
Quant aux femmes vendeuses qui ont vu leurs conteneurs écrasés par la chute de l’antenne d’un opérateur téléphonique, elles égrènent leurs pertes : « La confection et l’installation de ce conteneur m’ont coûté 7 millions. J’ai mis la marchandise d’une valeur de 2 millions GNF. Heureusement, je n’avais pas d’argent gardé dedans. Parce que chaque soir, je rentrais avec mon argent. Mais les marchandises, on les prend à crédit », souligne Kadiatou Traoré.
Pour faciliter la circulation dans la ville, le maire a ordonné que les troncs d’arbres et les câbles électriques coupés, soient dégagés des chaussées.
Niouma Lazare Kamano, correspondant régional pour ledjely.com