Le budget de 6000 milliards GNF que sollicitent les autorités guinéennes pour le retour à l’ordre constitutionnel, continue de faire réagir au sein de la classe politique guinéenne. Environ une semaine après la présentation de ce budget polémique par le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, les réactions des leaders politiques fusent de partout. La dernière en date, c’est celle d’Étienne Soropogui, président du mouvement ‘’Nos valeurs communes’’ et membres de l’ANAD.
Invité chez nos confrères de FIM FM, ce proche de Cellou Dalein Diallo n’a pas mâché ses mots. Il estime que le montant dévoilé par Mory Condé ressemble beaucoup plus à une rançon qu’à un budget. « C’est comme un gangster qui attrape un otage et dit ‘’pour que je vous le rende, vous me payez tel montant’’. C’est comme pour dire, ‘’si vous tenez à votre démocratie, pour qu’on vous la rende, vous payez telle somme’’ », déclare Étienne Soropogui
Selon lui, l’organisation d’une élection en Guinée ne demande au maximum que 500 milliards contrairement au 745 milliards que réclame le ministre de l’Administration du territoire pour l’organisation des élections présidentielles. Encore qu’à l’en croire, un budget de 500 milliards GNF, c’est si on veut repartir de zéro. « Les 500 milliards GNF aussi, c’est quand vous devez tout acquérir en termes de matériels et des documents électoraux. Or, il se trouve que dans le schéma actuel, nous avons déjà des urnes et quelques isoloirs. Alors, ce que nous achetons, ce sont les bulletins de vote, les procès-verbaux, les scellés et quelques activités de formation », explique celui qui a été commissaire à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Faisant prévaloir son expérience en la matière, il estime tout au plus à 100 millions de dollars l’organisation des élections locales, législatives et présidentielles envisagées en Guinée.
Aliou Bah