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Albinisme : le cri de cœur d’Antoine Tolno

La Guinée, à l’instar des autres pays du monde entier, a célébré ce 13 juin la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme. L’occasion de rappeler la nécessité de lutter contre les préjugés et les stéréotypes qui nourrissent l’exclusion dont les personnes atteintes d’albinisme sont victimes. L’occasion aussi d’interpeller l’Etat quant aux actions qu’il doit entreprendre pour lutter contre cette exclusion. A l’occasion, le correspondant du Djely dans la région de la savane a rencontré Antoine Tolno, président de l’Association des albinos de Kankan, pour parler avec lui des défis auxquels cette couche sociale est confrontée.  

Antoine n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Ainsi, ce mardi 13 juin, il nous a reçus avec son sourire qui le caractérise. Pourtant, en ce jour de célébration de la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, il n’a pas nécessairement des raisons d’être content. D’autant qu’au niveau de la ville de Kankan notamment la journée ne donne lieu à aucune forme de manifestation. Ce qui en dit long sur l’intérêt que les autorités locales accordent à cette problématique sociale. Enseignant dans plusieurs écoles de la capitale de la Haute Guinée, Antoine Tolno a une claire conscience des difficultés que les albinos rencontrent au quotidien.  « Pour ceux qui ont la chance d’aller à l’école et finir leurs études, ils ont tous des problèmes à trouver de l’emploi. Tout simplement parce qu’on trouve qu’ils sont différents. Certains mêmes trouvent qu’ils sont incapables, qu’ils ne peuvent pas tenir longtemps dans une profession. Et à partir de là, ils tombent dans un cercle vicieux. Quand ils ne trouvent pas de l’emploi, ils se retrouvent sans ressources, ils font l’objet de moquerie et de toutes sortes railleries. Et cela les peine et les écœure », confie-t-il.

La marginalisation des albinos serait si ancrée qu’elle opérerait à l’intérieur même des familles.  « Dans beaucoup de familles aujourd’hui, les albinos ne sont pas vraiment aimés, ils sont détestés, ils sont mis de côté. Certains parents qui n’ont pas compris pourquoi leurs enfants sont différents, sont enclins à les chasser de la maison ou voire leur mort. Dans certains cas, ils sont mêmes victimes de traitements maléfiques. Certaines croyances les exposent même à des pratiques rituelles. C’est ainsi qu’on apprend quelquefois qu’un tel a disparu », indique-t-il également.

Le président de l’Association des personnes atteintes d’albinisme invite les nouvelles autorités du pays à s’impliquer dans la prise en charge des patients albinos : « nous interpellons le gouvernement guinéen afin qu’il puisse prendre les problèmes sanitaires auxquels les albinos sont confrontés, qu’il rende disponibles des centres spécialisés ou des albinos peuvent aller se faire consulter et s’il y a des possibilités qu’ils puissent aussi bénéficier des soins gratuitement. Parce que il y a des albinos guinéens dont les parents n’ont pas les moyens ».

Pour rappel, la Guinée s’est dotée d’une loi pour protéger les personnes atteintes d’albinisme en mai 2021. Cette loi prévoit de lourdes peines contre des personnes qui se livreraient à des actes malsains contre les albinos.

Michel Yaradouno, Kankan pour ledjely.com 

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