Le Premier ministre a présidé la cérémonie de lancement national des Activités de vaccination intensifiées (AVI) organisée, ce mercredi 21 juin à Maferinyah, dans la préfecture de Forécariah. C’était en présence des partenaires techniques et financiers, des cadres du département de la santé, des responsables de la localité. L’initiative elle-même s’inscrivant dans le cadre du Programme élargi de vaccination (PEV).
Les Activités de vaccination intensifiée (AVI) constituent une initiative dont l’objectif est de renforcer la couverture vaccinale. Elles se déroulent sur une courte période dans tous les 38 districts sanitaires du pays. L’objectif est de cibler les enfants de 0 à 23 mois qui n’ont pas respecté le calendrier vaccinal ou qui n’ont jamais reçu de vaccin.
Ce, parce que malgré les efforts déployés par le Gouvernement et ses partenaires, les données des enquêtes menées par l’OMS et de l’UNICEF en 2021 indiquent un faible taux de couverture vaccinale en Penta 3, resté stagnant à 47% au niveau national. Or, les performances limitées des couvertures vaccinales dans certaines régions et préfectures exposent les populations à un risque plus élevé de maladies qui évoluent en mode épidémique et qui peuvent toucher plusieurs villes et villages du pays, voire traverser la frontière pour sévir dans les pays voisins.
« Aujourd’hui, la Guinée compte 192.000 personnes n’ayant jamais été vaccinées (les Zéro dose), un enfant sur deux n’a pas complété son schéma vaccinal en Guinée l’exposant ainsi aux maladies mortelles telles que la rougeole et la poliomyélite qui sont des maladies évitables par la vaccination », a souligné Dr Marthe Sylvie Essengue Elouma, directrice régionale de GAVI (Alliance Globale de la Vaccination) pour l’Afrique centrale et de l’ouest. Une faible couverture vaccinale qui, à l’en croire, est un des facteurs explicatifs de la « mortalité infantile très élevée en Guinée ».
Des stratégies de vaccination existent certes mais le lancement des Activités de Vaccination Intensifiées constitue une sorte de « rattrapage » de la couverture vaccinale pour le département de la santé. Selon le représentant du ministère de la Santé, l’objectif des AVI est d’atteindre au moins par chaque passage « une augmentation de 5% de couverture de tous les antigènes », a soutenu Bachir Kanté.
La vaccination de routine revêt une importance cruciale pour la santé publique. Selon l’OMS, la vaccination permet d’éviter chaque année 2 à 3 millions de décès dus à des maladies telles que la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la rougeole. En renforçant les couvertures vaccinales, il est possible de sauver 1,5 million de vies supplémentaires. En plus de prévenir les décès, la vaccination contribue à réduire les complications graves, les handicaps à long terme et les coûts élevés associés aux traitements médicaux. C’est pourquoi les partenaires techniques et financiers se dressent aux côtés de la Guinée pour relever les nombreux défis liés à la vaccination.
« En ce mois de l’enfant, je voudrais réitérer l’engagement de tous les partenaires techniques et financiers (Unicef, OMS…) a accompagner le gouvernement guinéen dans sa vision d’accès aux soins de santé de santé de qualité à toute la population en ne laissant personne de côté, particulièrement les enfants et les femmes enceintes », a déclaré Félix Ackebo, représentant de l’Unicef en Guinée.
De son côté, le Premier Ministre, Dr Bernard Goumou a regretté tout d’abord le faible taux de couverture vaccinale en Guinée. « Avant, la Guinée était parmi les pays exemplaires du point de vue du taux de couverture vaccinale », a-t-il noté au passage. Pourtant, a-t-il poursuivi, « c’est par la vaccination que nous pouvons freiner la progression des maladies » qui touchent le plus les enfants en Guinée : tétanos, rougeole, tuberculose, méningite…
Conséquence, martelant que « les enfants doivent être vaccinés », le chef du gouvernement « lance un appel à tous les parents, les élus locaux y compris les agents de la santé, tout le monde doit se mobiliser pour cette vaccination », Car, a-t-il conclu : « Vacciner, c’est sauver la vie des enfants ».
N’Famoussa Siby
