Se donnant pour vocation de promouvoir et de prendre en charge les personnes en situation de handicap pour leur pleine inclusion dans la société, la Fondation Internationale Tierno et Mariam (FITIMA) a clôturé ce vendredi 23 juin 2023 son projet intitulé : « Des écoles inclusives pour les enfants en situation de handicap ». Un projet qui a permis à plusieurs enseignants d’acquérir des compétences spécifiques en rapport avec la prise en charge des enfants porteurs de handicap.
D’une durée de trois semaines, l’apprentissage comportait les trois volets suivants:
- L’accompagnement de 5 écoles ordinaires de Conakry dans la mise en place d’environnements éducatifs inclusifs et enrichissants, qui respectent et valorisent la diversité, favorisent le sentiment d’apprentissages partagés ;
- La formation de 60 enseignants des cing écoles primaires de la commune de Ratoma à l’acceptation età l’accompagnement socio-éducatif des enfants en situation de handicap;
- L’élaboration d’un guide sur l’école
inclusive, destiné aux enseignants et aux écoles partenaires, afin de servir de référence dans laccompagnement des enfants aux besoins spécifiques tout au long de leur parcours scolaire
Et à l’arrivée, le bilan qu’on en dresse est plus que satisfaisant : 15 formateurs et plus de 80 enseignants en ont bénéficié ; 6 écoles ordinaires ont été adaptées au service des personnes vivant avec handicap en situation de handicap dont 5, y compris Fitima qui ont bénéficié des rampes d’accès. « Ces rampes permettront aux enfants en situation de handicap d’accéder aux écoles comme les toilettes et circuler librement dans l’école comme les autres enfants qui ne sont pas en situation de handicap. Il ya eu une vingtaine d’enfants en situation de handicap qui ont bénéficié de ces plans d’accompagnements », a confié Mariama Barry, responsable du pôle développement communautaire de Fitima.
Si jusqu’ici le projet s’est limité à la ville de
Conakry, au regard des besoins d’une part, et des résultats que l’on peut dresser de cette première phase, d’autre part, « on espère le faire dans toute la Guinée, en formant le personnel enseignant sur l’éducation inclusive, sur le handicap et la pédagogie inclusive en adaptant les infrastructures scolaires », a ajouté celle qui est aussi la coordinatrice du projet.
La promotion d’une éducation inclusive en Guinée passe forcément par une sensibilisation de tous les acteurs sociaux du sommet à la base. C’est en tout cas ce que pense Morlaye Traoré, point focal national de l’éducation inclusive à Fitima Guinée. Selon lui, c’est même la nécessité de la création d’une structure d’encadrement permettant aux enfants en situation de handicap de bénéficier les mêmes droits que les autres enfants qui s’impose aujourd’hui. « Le projet de Fitima concernant la construction des écoles inclusives à Conakry est un projet ambitieux et novateur qui est dans le sens même de l’objectif stratégique de l’Etat. C’est vrai que Fitima utilise ses moyens mais nous, notre ambition est que tous les enfants du pays soient concernés par cette approche. Nous demandons aux autres ONG évoluant dans l’éducation et I’humanitaire d’intervenir comme Fitima vient de le faire », suggère-t-il.
Pour mener ce projet, Fitima a reçu un appui financier de son partenaire du Programme Clé. Un programme présent dans 5 autres pays en Afrique et qui est financé par Affaire Mondiale Canada. « Ce projet de Fitima s’inscrit en droite ligne avec I’une des activités phares du Programme Clé qui concerne le renforcement des capacités de nos partenaires afin de rendre l’environnement scolaire plus inclusif aux enfants en situation de handicap et plus sensible au genre », a indiqué Mariama Dalanda Bah, Représentante Pays du Programme Clé.
Si tout au début, elle n’en voyait pas nécessairement la pertinence, Angélique, maitresse à la petite section et bénéficiaire de la formation, a fini par cerner toute l’importance que revêt le projet. « Je n’étais pas très motivé franchement. Mais dès le premier jour, j’ai compris que j’allais rater quelque chose parce que j’ai beaucoup appris durant trois semaines. Ce que j’ai aimé dans ce projet, c’est qu’il a réussi à faire en sorte que désormais je me mets à la place d’une personne en situation de handicap pour pouvoir l’aider ». Elle a été si séduite qu’elle prie également pour que le projet ne se limite pas qu’à Conakry.
Aliou Nasta
