Même si la Guinée ne s’est pas associée au communiqué signé par les présidents Assimi Goïta et Ibrahim Traoré, du Mali et du Burkina Faso, elle marque néanmoins sa solidarité à l’égard des auteurs du coup d’Etat au Niger. Dans un communiqué rendu public dans la soirée d’hier, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), se désolidarisant des sanctions récemment prises par la CEDEAO contre le général Abdourahmane Tchiani et ses camarades, exprime tout son soutien au CNSP.
Mais à la différence du Mali et du Burkina Faso qui se considéreront victimes de l’intervention du Niger et qui menacent de se retirer de la CEDEAO, la Guinée, elle, dit juste soutenir la junte au Niger tout en dénonçant les sanctions annoncées par la CEDEAO. Des sanctions au nombre desquelles figure une éventuelle intervention militaire au Niger pour rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum, toujours entre les mains des putschistes. Une éventualité dont le CNRD dit qu’elle « ne saurait être une solution aux problèmes actuels. Tout au contraire, elle « entraînerait un désastre humain dont les conséquences pourraient aller au-delà du Niger ».
Comme elles l’avaient fait dans le cas du Mali, les autorités guinéennes décident de ne pas se ranger derrière les sanctions « illégitimes » annoncées contre le Niger. Le pouvoir de Conakry exhorte plutôt la CEDEAO à revenir à de meilleurs sentiments. « Le CNRD souligne qu’une intervention militaire contre le Niger entraînera la dislocation de la CEDEAO. De même, le peuple frère du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de la Guinée aspire à tous des reconnaissances et des respects de leurs souverainetés », a déclaré la porte-parole du CNRD, précisant plus loin que « les sanctions prises et menaces proférées lors du sommet du 30 juillet 2023 n’engagent nullement la République de Guinée ».
« Au moment où les jeunes populations de l’espace CEDEAO vivent un drame humain en Tunisie et dans la méditerranée, les préoccupations des dirigeants de la sous-région devraient plutôt être orientées vers les enjeux stratégiques socio-économiques pour l’atteinte de leur aspiration que de se pencher sur le sort du président déchu », a conclu le lieutenant- colonel Aminata Diallo, dans un communiqué qu’elle a lu ce lundi à la télévision publique guinéenne.
Aliou Nasta