Les journalistes et les forces de défense et de sécurité ont désormais un code de bonne conduite en période de manifestation sociopolitique en Guinée. L’annonce a été faite ce jeudi 10 juillet 2023 par l’Alliance des médias pour les droits humains en Guinée (AMDH), à l’occasion d’une conférence de presse qui a connu la présence du secrétaire général du Syndicat des professionnels de la Presse en Guinée mais aussi du représentant des forces défense et de sécurité.
Issu des travaux du Forum national sur la protection des journalistes en période de manifestations sociopolitiques organisé en mars 2023 et qui avait regroupé les départements de la Sécurité, Justice, Défense nationale, Administration du territoire, Information ainsi que des organisations de médias et de la société civile, le nouveau code de bonne conduite se donne pour vocation d’amener les journalistes et les agents des forces de défense et de sécurité à se soumettre à un certain nombre de normes et principes de collaboration.
Si le droit d’accéder aux sources d’information et celui d’exercer librement sa profession doivent être garantis au journaliste, celui-ci doit néanmoins se soumettre en contrepartie à un certain nombre de devoirs : respecter les consignes de sécurité éditées par les agents des forces de sécurité sur le terrain ; éviter d’afficher une grande proximité avec l’une des parties (manifestants et force de l’ordre) ; éviter de s’exposer à tout danger ; rapporter les faits sans émotion et parti pris…« Ce code va faciliter les rapports de travail sur le terrain pendant les manifestations sociopolitiques », promet Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG. « Nous demandons à tous les journalistes de chercher à lire ce document toutes les fois qu’ils doivent aller sur le terrain pour couvrir des manifestations sociopolitiques », soutient-il.
Outre les journalistes, le Code de bonne conduite s’adresse aussi aux forces de défense et de sécurité en mettant l’accent sur l’impérieuse nécessité pour elle de protéger les hommes de médias sur le terrain des manifestations sociopolitiques. Les agents de forces de défense et de sécurité sont particulièrement soumis au respect de la loi L09 portant sur le maintien de l’ordre public. Il leur est demandé de distinguer les journalistes des manifestants ; apporter aide et assistance aux journalistes en situation de détresse ; faciliter l’accès des journalistes à l’information ; faciliter la mobilité des journalistes sur le terrain ; traiter les journalistes avec respect et considération…« A notre niveau, on va demander à nos agents de se conformer à ce code pour que demain, on ne soit pas face à des mouvements avec les journalistes », s’engage le colonel Mory Kaba, directeur adjoint des services de communication et des relations publiques du ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Dans la foulée, il promet la vulgarisation du contenu du code au sein des forces de sécurité.
De son côté, le président de l’Alliance des médias pour les droits humains en Guinée (AMDH) note que l’élaboration et la mise à disposition du Code relèvent d’un processus qui va se poursuivre. « Maintenant, nous avons un outil, un guide sous la main qui doit nous inspirer chaque fois que nous devons aller couvrir les manifestations », asssure Chaïkou Baldé.
Mais lui et son équipe ne comptent s’arrêter à la mise à disposition de ce Code. La prochaine étape, dit-il, va consister à la vulgarisation du document au près des acteurs concernés. « Il faut qu’on arrive à le vulgariser, à sensibiliser tous les partenaires de s’en servir pour qu’il y ait moins de journalistes victimes quand il y a des manifestations sociopolitiques dans notre pays », conclut-il.
N’Famoussa Siby