Mamadi Doumbouya, le président de la Transition, n’a pas encore livré son message à la tribune des Nations unies. Mais son déplacement suscite déjà des réactions divergentes. Si d’aucuns trouvent que c’est tout à fait normal que le président de la Transition, prenne part à la 78ème Assemblée générale de l’ONU. Tandis que d’autres estiment qu’il n’aurait pas dû s’y rendre. Le responsable des Fédérations de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Baldé est de ce second groupe.
Invité hier chez nos confrères de FIM FM, le lundi dernier, Cellou Baldé, coordinateur des fédérations de l’UFDG à l’intérieur du pays a estimé qu’il n’était pas nécessaire pour le chef de l’Etat d’effectuer le déplacement et qu’il fallait, cette fois encore, envoyer son Premier ministre.
Mais bien avant d’aborder le cas spécifique du voyage du colonel Doumbouya aux Etats-Unis, Cellou Baldé a tenu à noter l’évolution de la perception que la population se fait du président de la Transition. Si le 5 septembre, il plaçait en lui beaucoup d’espoir, deux ans après, il est aisé, selon lui, de constater que ce n’est plus le cas. « On n’a pas distribué de l’argent le 5 septembre pour que les populations sortent dans la rue pour applaudir le CNRD. Si deux ans après, ça peine à mobiliser, je crois que c’est très aisé de tirer les conclusions. Deux ans après, on se demande toujours ce qui est fait. Où est la nouvelle Constitution, où est le projet de Code électoral, où est l’organe de gestion électoral, où est le fichier électoral » ?
Il n’y a donc pas d’acquis, à en croire ce responsable de l’UFDG. En conséquence, la participation à l’Assemblée générale des Nations unies n’a pas sa pertinence. « Ce n’était pas nécessaire que le colonel se déplace. Il y a les grands chantiers liés au retour à l’ordre constitutionnel, il faut travailler à poser des actes dans le pays. Il fallait encore envoyer le premier ministre cette année. Je crois que nous allons assister à un discours très maquillé, qui va mettre en exergue le souverainisme de nos pays comme nous l’entendons ces derniers temps dans la plupart des pays en transition. Nous aurons tout sauf l’essentiel par rapport au retour à l’ordre constitutionnel. Je crois que c’est un déplacement lié à une quête de reconnaissance sur le plan international qu’à une volonté réelle de présenter la situation exacte de la Guinée pour un retour à l’ordre constitutionnel », a estimé Cellou Baldé.
Fodé Soumah