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Attaque de la Maison centrale : Charles Wright en colère, humilie des gardes pénitentiaires

C’est une vidéo qui tourne déjà en boucle sur les réseaux sociaux. Alphonse Charles Wright, le ministre de la Justice, de retour à Conakry, se rend directement à la Maison centrale. Là, devant les caméras, il soumet le régisseur adjoint à une scène particulièrement humiliante. Invoquant le fait que Claude Pivi, le seul fugitif qui demeure encore introuvable, gardait avec lui en prison jusqu’à 5 téléphones – avec lesquels le ministre insinue qu’il a préparé son évasion – Charles Wright en impute la faute au régisseur adjoint et à travers lui, à tous les gardes pénitentiaires. Outre le fait de les responsabiliser, il accable ces derniers, en insinuant qu’ils se sont rendus coupables d’ingratitude à l’égard du colonel Mamadi Doumbouya qu’ils viennent ainsi de trahir, alors qu’ils auraient tout obtenu du président de la Transition. Le tout sur fond de dédain, de mépris et d’infantilisation. Et comme si la scène en elle-même n’était pas suffisamment dégradante, elle est filmée et relayée sur la page Facebook du ministère de la Justice. Depuis, elle fait le régal des internautes.   

L’attitude du ministre est-elle dictée par la panique ou la démagogie ? En tout cas, elle symbolise de sa part, une volonté de trouver très vite un bouc-émissaire et peut-être, au passage, d’impressionner le colonel Mamadi Doumbouya. Autrement, cette séance d’explication, à priori nécessaire et compréhensible, aurait pu se faire dans environnement plus serein, empreint de plus de respect et de dignité à l’égard des gardes pénitentiaires et surtout à l’abri de regards indiscrets. Mais Charles Wright avait sans doute à cœur de marquer le coup. Lui qui doit être conscient qu’il a logiquement des comptes à rendre par rapport à ce qui s’est passé. Cela peut aussi donc renvoyer à de la diversion.

« Qu’est-ce que je vous ai dit à propos des téléphones », lance-t-il en direction en direction du régisseur qui a eu le malheur de se retrouver en face de lui, la voix menaçante ? Celui-ci, littéralement traumatisé par la charge violente, répond, soumis et la voix presqu’inaudible : « Vous nous avez dit de ne pas accepter les téléphones, de fouiller ».

Et là le ministre reprend : « C’est vous qui fouillez… Si on réussit à faire entrer des téléphones portables ici, alors c’est quoi votre raison d’être ? Vous voulez que moi je quitte mon bureau là-bas pour venir m’arrêter ici ? Pivi couché avec cinq téléphones portables ! Avec un téléphone portable, je peux commanditer tout ce que je veux dans ce pays. Si on met quelqu’un en prison, c’est pour ne pas qu’il soit en contact avec ses co-auteurs. Et s’il peut être avec le téléphone, c’est quoi sa raison d’être en prison ? Cinq téléphones portables devant lui (Claude Pivi) ! Où étais-tu, toi régisseur adjoint ?  Les grades, combien d’années vous êtes dans ça (allusion aux uniformes) ? Qui est venu vous donner ça ? Dans la vie, il faut savoir faire des récompenses et des sacrifices. Mais vous, en contrepartie, vous avez donné quoi ? Des téléphones portables passent ici comme si nous étions au marché. J’ai tout fait pour vous ici, mais quand je ne suis pas au pays, on pagaille. C’est normal ça ? Vous avez fait ce que vous avez voulu faire… on est là, la mort c’est une seule fois, mais vos éléments d’agissement me prouvent à suffisance que je ne peux plus avoir confiance en vous. C’est terminé, c’est fini ! Le pacte de confiance là, c’est terminé entre nous ».


Moussa Dadis Camara, avant même le massacre du 28 septembre, avait exposé la Transition sous son magistère à la risée du monde, avec ses shows cultes à la télévision nationale. Shows dans lesquels, dans le costume tout à la fois du juge et du procureur, il soumettait bien de personnalités à des scènes particulièrement avilissantes. Eh bien, Charles Wright, à son tour, vient d’offrir à la postérité une image de la Guinée et de son Etat dont on aurait aimé se passer. Hélas !
Boubacar Sanso Barry

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