Après l’étape de Kankan, le comité de pilotage en mission d’évaluation des projets appuyés par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et ses partenaires, au titre du 8ème programme développement pays Guinée-UNFPA et au compte de l’accompagnement au gouvernement Guinéen, était dans ce mardi 14 novembre dans la préfecture de Mandiana. Conduite par le secrétaire général du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, la mission comprend en outre le directeur national de la population et du développement, l’inspecteur général de la santé et le staff de l’UNFPA.
Au compte de cette deuxième journée, les membres de la délégation ont rencontré les autorités préfectorales et communales auxquelles ils ont décliné l’objectif de la mission. Ensuite, ils ont effectué une visite dans l’enceinte de l’école primaire ‘’Elhadj Diarakourou Moussa Diakité.
Zakaria Sangaré est le point focal de l’Education complète à la sexualité à la DPE de Mandiana, par ailleurs un des bénéficiaires des formations offertes par l’UNFPA sur l’Education complète à la sexualité (ECS). Il a souligné que lui et ses collègues ont formé à leur tour 65 enseignants dans 65 écoles. Des enseignants aptes à prendre en charge tous les niveaux de la première année jusqu’à l’université, puisqu’avec le concept de l’ECS, la sexualité est envisagée comme concernant tous les secteurs et tous les niveaux d’âge de 5 ans jusqu’à 110 ans. « Ils expliquent aux enfants comment éviter le sida, en utilisant les contraceptifs. Ensuite, il y a les violences basées sur le genre (VBG). A ce niveau, les enfants en entendent parler dans la rue et via les médias. Une fois en classe, l’enseignant posera la question aux enfants de savoir où et quand ils ont entendu parler des VGB. Quand ils donnent une réponse, l’enseignant procède à une explication et une sensibilisation », explique le point focal de l’ECS.
Certes. M. Sangaré se réjouit et de la formation dont il a déjà bénéficié. Toutefois, « ils doivent continuer toujours à nous appuyer en matériels et en formation continue. Moi étant le point focal, ils doivent mettre à ma disposition des moyens pour le suivi des enseignants, parce que quand ils ne sont pas suivis dans l’exécution de ces leçons en classe, il y aura le délaissement », sollicite-t-il.
Quant à M’mahawa Traoré, une jeune élève de CM2 de cette école, elle a tenu à sensibiliser ses paires. « Une fille ne doit pas être à l’école et tomber enceinte. Parce que si elle tombe en grossesse, elle ne pourra plus poursuivre ses études, elle sera abandonnée à la rue. Donc, je sollicite des jeunes filles de ne pas suivre les garçons dans le noir, de bien réviser leurs leçons afin d’être des grands cadres à l’avenir », exhorte-t-elle.
Après cet établissement, la délégation s’est également rendue à l’hôpital préfectoral de Mandiana où les membres du comité ont échangé avec le personnel, à propos de l’utilisation des équipements offerts par les partenaires.
De là-bas, le comité a poursuivi sa visite de terrain du côté de la commune rurale de Kodiran, pour échanger avec les animateurs de l’atelier de couture et de la salle d’alphabétisation où une cinquantaine de jeunes filles analphabètes ont été recrutées dans les mines, pour suivre des formations sur l’Education complète à la sexualité (ECS) et aux métier de couture.
Mais là, le staff a fait le constat du non-paiement des salaires des animateurs. Conséquence, beaucoup d’entre eux ont abandonné le centre, à en croire l’animateur Siaka Kourouma. « Moi personnellement, je suis à ma onzième mois sans salaire et on nous paye que quatre fois dans l’année », témoigne-t-il.
Avant de clôturer cette deuxième journée et mettre fin à l’étape de la région administrative de Kankan, le comité a aussi rencontré le club des jeunes filles leaders à la maison des jeunes de Kankan. Ce qui a permis aux membres de la délégation d’échanger avec les activistes du club sur la collaboration avec l’UNFPA et au club de présenter les résultats de quelques activités qu’il a menées.
Cette présentation s’est accentuée sur les violences basée sur le genre, les cas de mariage forcé et précoce et à les mutilations génitales féminines. Au terme de la présentation, la présidente régionale du club des jeunes filles leaders a sollicité des partenaires l’organisation de voyages pour des échanges et des partages d’expériences avec des jeunes filles des pays voisins notamment, la dotation du club en équipements lui permettant d’équiper son siège et en moyens de déplacement afin de faciliter le travail sur le terrain.
Aminata Camara