Il y a quelques jours, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Alphonse Charles Wright, s’en est violemment à la CRIEF en général et aux agissements du parquet que dirige Aly Touré, en particulier. Le ministre s’est notamment déçu par le travail de l’instance en charge de la répression de la délinquance financière. Parce qu’à certains égards, il dit constater des agissements à favoriser les uns et à discréditer les autres. Il dénonçait également, en marge de cette sortie, ce qu’il assimile à une tendance un peu trop marquée à poursuivre les anciens collaborateurs d’Alpha Condé et à snober les présumées infractions en commission sous l’ère CNRD. Cette charge, Mamadou Kaly Diallo, activiste de la société civile, trouve qu’elle est positive.
Joint au téléphone par la rédaction du Djely, il trouve que les propos du Garde des sceaux symbolisent la prise en compte par ce dernier des préoccupations des populations. En conséquence, à ses yeux, c’est à la fois courageux et honnête de la part de Charles Wright. « Si lui-même, en tant que première personnalité du pouvoir judiciaire, exprime le sentiment des populations dans la majorité, c’est quelque chose qui est à encourager dans la gouvernance puisque c’est un courage et une honnêteté ». Cela participe en outre, selon lui, de la promotion de la bonne gouvernance.
En tout cas, Mamadou Kaly Diallo trouve que le travail de la CRIEF, tel qu’il est perçu par l’opinion publique, demeure très négative. Elle est même décriée, à ses yeux. En particulier, l’activiste reprend à son compte la dénonciation du poids deux mesures. « Si nous prenons un exemple sur le régime du général Conté il n’y a que le leader de l’UFDG qui est cité dans l’affaire Air Guinée », souligne-t-il, à titre d’exemple. Il note également les récents cas présumés de « détournement de montants faramineux » révélés par la presse et des lanceurs d’alerte, mais sur lesquels la CRIEF serait restée sans aucune réaction. En sorte que, désormais, « beaucoup estiment que cette juridiction a une connotation politique et fait deux poids deux mesures ».
La démarche de Charles Wright est donc à encourager, d’autant qu’elle est très rare dans nos pays où « on estime qu’on ne doit pas dénoncer le gouvernement auquel nous appartenons ». Pour Mamadou Kaly, il faut justement « sortir de cette culture et avoir le courage de dénoncer le mal pour qu’il y ait la culture de la transparence »
Aliou Maci pour leDjely.com