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Violences en RDC : où sont passées les promesses martiales de Tshisekedi ?

S’il y a aujourd’hui un leader susceptible d’illustrer la duplicité et l’inconsistance que les opinions publiques reprochent aux acteurs politique, c’est bien Félix Tshisekedi. Il y a quelques semaines, en campagne électorale, conscient de l’enjeu que les violences dans l’est du pays, représentaient pour ses électeurs, il en avait fait un thème principal. Endossant la posture du chef de guerre, il avait promis qu’une fois réélu, il ferait cesser le martyr que les populations victimes des attaques du M23, subissent. Il était si désireux de renvoyer de lui-même l’image d’un leader protecteur et rassurant, qu’il avait menacé de marcher jusqu’à Kigali si Paul Kagamé persistait à soutenir le mouvement rebelle qui sème meurtres, désolation et tristesse au gré de ses attaques. Mais ce n’était décidément qu’un discours de circonstance pour draguer un électorat naïf. Parce que maintenant qu’il est réélu, au lieu de s’investir, comme il s’y était engagé, pour contraindre les agresseurs à déposer les armes ou à les mettre hors d’état de nuire, le gouvernement congolais passe son temps à dénoncer le silence et l’abandon d’un tel ou d’un tel autre acteur de la communauté internationale. Le deuxième mandat en poche, on reprend un chantage d’autant plus approprié que le mouvement anti-occidental a pignon sur rue en Afrique. De la part d’un pays aux ressources aussi fournies qu’est la République démocratique du Congo, c’est plutôt pathétique et lamentable.

Chantage psychologique

Il y a quelques jours, ce sont les Etats-Unis. Hier, c’était au tour de la France de dénoncer le soutien du Rwanda aux rebelles du M23. Et c’est ainsi que l’un après l’autre, les acteurs qui comptent sur la scène internationale vont se succéder pour flétrir, ne serait-ce que du bout des lèvres, la guerre que Paul Kagamé mène par procuration dans l’est de la RD Congo. Et ces acteurs cèdent sans doute au chantage psychologique et aux menaces à peine voilées que profèrent les autorités congolaises et une partie d’une population, elle aussi incapable d’identifier les véritables responsables du drame qu’elle vit depuis des années. Bien sûr, il est du devoir de la communauté internationale qu’elle œuvre à faire en sorte que la paix règne partout sur la planète. Et l’idéal serait qu’elle le fasse en s’appuyant sur les valeurs de vérité et de justice. Mais si nous nous en tenons aux fondamentaux, c’est aux autorités congolais qu’il incombe en tout premier lieu de garantir la sécurité des citoyens congolais. C’est là une responsabilité cardiale de la part d’un Etat qui se veut respectable. Mais au lieu de s’en acquitter, Félix Tshisekedi et ses collaborateurs s’évertuent davantage à susciter l’indignation de la communauté internationale. A chaque attaque perpétrée par le M23, on se précipite sur les médias et les réseaux sociaux pour dénoncer l’attitude ‘’discriminatoire’’ d’un Occident que l’on accuse de se préoccuper davantage de la guerre en Ukraine et du conflit dans les territoires palestiniens, au détriment de drames tout aussi douloureux au cœur de l’Afrique.

Au-delà de l’Etat, l’élite

Avec l’étendue territoriale et les ressources qui sont enfouies dans le sous-sol congolais, il n’est tout simplement pas admissible que ce pays soit si vulnérable vis-à-vis surtout du Rwanda voisin. Un rapport de force aussi défavorable à la RD Congo illustre en soi un échec patent des autorités congolaises. Autrement, aucune logique ne saurait rendre compte d’un tel paradoxe. Pas même le leadership tant vanté de Paul Kagamé. Pas non plus un éventuel parti pris des grandes chancelleries occidentales ou même de multinationales qui tireraient les ficelles. L’Etat congolais doit impérativement assumer ses responsabilités et son devoir. D’autant qu’il en a les moyens. Il lui suffirait juste qu’il fasse de la pacification de l’est du pays un objectif authentique et non simplement une opportunité électorale. Mais cela va au-delà de l’Etat congolais. C’est l’élite de ce pays qui, dans son ensemble, doit repenser son rapport à la patrie. Parce que le problème, il est à ce niveau-là. Cette élite congolaise, alors qu’elle mène une vie de pacha, dans un luxe insolent, côtoie et se frotte avec des Congolais lambda qui manquent de tout. Entre les gouverneurs, les députés, les membres du gouvernement et plus globalement ceux de l’administration, et le reste de la population congolaise, le fossé est trop grand. L’essentiel des ressources mobilisées au niveau interne va en grande partie dans les poches des membres de cette élite. En sorte qu’au moindre problème, on tend la main à la communauté internationale, en implorant la clémence et la mansuétude des contribuables des pays donateurs. C’est ainsi que les promesses électorales de Tshisekedi demeurent à date sans effet. C’est ainsi également que par rapport à la crise humanitaire résultant des violences, c’est vers l’ONU qu’on entend se tourner. Or, avec une telle attitude, il est vain de vouloir ramener la paix dans l’est du pays. La victoire nécessitant plus de remise en question des Congolais et de leurs dirigeants qu’autre chose.

Boubacar Sanso Barry

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