UNICEF soutient le gouvernement guinéen dans la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines dans le cadre du programme conjoint UNFPA-UNICEF.
L’abandon des Mutilations Génitales Féminines (MGF) constitue un défi majeur à l’échelle mondiale, et la Guinée est l’un des pays où cette pratique, portant atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles, persiste encore largement.
En Guinée, les MGF touchent 94,5 % des femmes âgées de 15 à 49 ans et 39 % des filles âgées de 0 à 14 ans. Ces chiffres représentent une diminution de 2,5 % et 6,5 % respectivement par rapport aux données de 2012. Par ailleurs, cinq des huit régions du pays ont enregistré une légère diminution de la pratique, tandis que trois autres ont connu une augmentation du taux, notamment Boké (+3,8 %), Conakry (+3,1 %) et Kindia (+2,7 %) par rapport à 2012. Raye, une jeune femme guinéenne victime de mutilations témoigne :
« À l’âge de 16 ans, ma vie a changé à jamais. Je me souviens de la douleur, de la peur et des visages ridés. La douleur était insupportable, ce traumatisme vit encore en moi. Le silence était mon seul refuge. Il cachait une souffrance profonde. Nous ne pouvons plus rester silencieuses. Il est temps de briser le cycle de la douleur et de donner aux autres la force de parler »
Le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, une association militante pour les droits des femmes et des enfants, lance un appel pressant à tous les acteurs afin qu’ils renforcent leurs efforts pour éliminer les MGF en Guinée, étant donné les effets dévastateurs qu’elles ont sur la santé physique, psychologique et mentale des femmes et des filles qui en sont victimes. » Les mutilations génitales féminines représentent non seulement une violation des droits des enfants, des filles et des femmes, mais elles peuvent entraîner également d’insupportables souffrances, des infections, une incontinence, des risques de stérilité, des complications lors de l’accouchement, et une détérioration de la santé mentale. Unissons nos efforts pour mettre un terme aux mutilations génitales féminines ainsi qu’à toute autre forme de violence infligée aux enfants, aux filles et aux femmes en Guinée, » souligne Oumou Khaïry Diallo, Directrice Exécutive de l’association.
L’implication des hommes dans la lutte contre les MGF est cruciale pour mettre fin à cette pratique. Ils ont un rôle essentiel à jouer dans le changement des normes sociales et culturelles. Souaré Abdoul, jeune étudiant à Conakry, s’est engagé lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes :
“ Moi, Souaré Abdoul Gousoussi, je m’engage à créer un environnement sûr et respectueux pour toutes les femmes. ”
Certains leaders religieux du pays se sont aussi engagés à jouer un rôle déterminant dans la sensibilisation et la mobilisation de la société pour l’élimination des MGF. “ Pour protéger les enfants, les filles et les femmes, pour préserver leur intégrité physique et morale, nous, leaders religieux de Guinée, nous nous engageons à encourager l’arrêt de toute pratique portant atteinte à l’intégrité physique et morale des enfants et des femmes, ” déclare Elhadj Karamo Diawara, Ministre Secrétaire Générale des Affaires Religieuses.
En 2016, la Guinée a adopté une législation condamnant les Mutilations Génitales Féminines, suite à la révision du code pénal et du code des procédures pénales. En outre, en 2019, la révision du code de l’enfant a également criminalisé cette pratique par l’article 775. En 2021, le Secrétariat Général des Affaires Religieuses a pris position en faveur de l’interdiction des MGF en émettant une fatwa et en affirmant que cette pratique ne trouve pas de justification dans la religion.
En 2023, des avancées ont été réalisées dans le cadre du Programme conjoint UNFPA-UNICEF :
88 cas de MGF ont été portés devant la justice, entraînant la condamnation des auteurs et complices.
236 communautés ont participé à des déclarations publiques d’abandon des MGF.
227 587 enfants, adolescents et adultes ont pris part à des activités de sensibilisation visant à promouvoir l’élimination des MGF dans leurs communautés.
3 276 filles âgées de 0 à 14 ans ont été préservées des MGF, tandis que 3 468 filles âgées de 12 à 18 ans ont été protégées contre le mariage précoce.
L’UNICEF, en partenariat avec l’UNFPA, mène un combat contre les mutilations génitales féminines en intervenant dans 17 pays : Burkina Faso, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Mali, Mauritanie, Nigéria, Ouganda, Sénégal, Soudan, Somalie et Yémen. Le Programme conjoint est soutenu par les Gouvernements d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, du Canada, d’Espagne (par l’intermédiaire de l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement), des États-Unis d’Amérique, de France, d’Islande, d’Italie, du Luxembourg, de Norvège, du Royaume-Uni et de Suède, ainsi que par l’Union européenne.
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UNICEF Guinée