A Conakry, la nuit dernière a été à la fois sombre et agitée dans plusieurs quartiers. En effet, n’appréciant qu’ils soient privés de courant électrique en ce mois de ramadan, en maints endroits, les jeunes ont pris d’assaut les principaux carrefours de la banlieue. Partout, ils ont incendié des pneus et même des véhicules usagers, pour exprimer leur colère.
Ont été particulièrement touchés Dixinn, Constantin, Hermakono, Gbessia jusqu’à Yimbayah. Dans tous ces quartiers, les carrefours étaient littéralement en ébullition. Se servant des flammes allumées à même la chaussée, ils ont bloqué la circulation. Ce qui mobilisé les forces de l’ordre. Du coup, jusque tard, on entend des tirs de grenade lacrymogène. Mais l’on nous rapporte que les jeunes réagissaient en jetant des projectiles en direction des agents.
Dans un communiqué qu’il a publié en début de soirée, la société EDG expliquait que cette vaste coupure était liée à un « déclenchement sur la ligne Kaléta Souapiti ». Mais sous le sceau de l’anonymat, un travailleur de la société assurait que le problème résultait ultimement du niveau bas de l’eau au niveau des barrages hydroélectriques. Au point que les turbines ne tourneraient plus suffisamment désormais. Or, il n’y a non plus suffisamment de ressources pour alimenter les groupes thermiques en mazout. C’est ce que révélait 24 heures plus tôt le premier ministre, Bah Oury, dans une conférence de presse qu’il a animée sur le sujet.
Fodé Soumah