Ils étaient camarades de lute il y a quelques semaines encore. Mais les chemins semblent avoir divergé entre le nouveau premier ministre, Bah Oury, et les autres acteurs sociopolitiques qui avaient, comme lui, pris part au dialogue inclusif inter-guinéen de novembre et décembre 2022. La nomination du leader de l’UDRG au poste de premier ministre est-il passé par là ? En tout cas, précédemment la convergence à l’intérieur de laquelle on retrouve notamment Ibrahima Sory Diallo de ADC-BOC, avait dénoncé la nomination de Bah Oury sans aucune consultation.
Mais ce mardi 19 mars, c’est à sa sortie récente sur les ondes de RFI que s’en prennent ses anciens compagnons. Ils dénoncent en particulier le fait que Bah Oury ait annoncé que le compromis dynamique adopté avec la CEDEAO ne serait pas respecté et qu’il faudra attendre 2025 pour espérer le retour à l’ordre constitutionnel. Ils en parlent comme d’un « dérapage de trop » et d’un « braquage politique » de la part du chef du gouvernement qui, disent-ils « claironnait par médias interposés sur la gestion opaque de la Transition ». De Bah Oury lui-même, ces acteurs insinuent, comme on peut le noter dans la déclaration ci-dessous, qu’il se rend coupable d’un « cynisme politique » et rejoint le camp des leaders qui, une fois au pouvoir, opèrent un virement par rapport à leurs promesses d’antan.
Mais les membres de la Convergence entendent bien se battre pour faire en sorte que le compromis dynamique soit respecté afin que le retour à l’ordre constitutionnel puisse se faire à la fin de cette année. Pour cela, ils n’excluent une synergie avec les Forces vives de Guinée, l’autre regroupement dont les membres s’étaient pourtant tenus à l’écart du dialogue politique inclusif inter-guinéen en question.
Aminata Camara