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Diomaye Faye : l’ascension qui rappelle Macron

Ils pourraient avoir à s’opposer, surtout si le président élu du Sénégal traduit sa promesse de revoir certains contrats et accords liant des sociétés françaises à son pays. Mais en attendant, Diomaye Faye et Emmanuel Macron, le président français, ont bien des choses en commun. En premier, il y a leur jeunesse. Le second n’étant ainé du premier que de seulement de deux ans. Ce que fait que le président français, en arrivant au pouvoir, en 2017, à 39 ans, était le plus jeune président de l’histoire de son pays. Du côté du Sénégal, Diomaye Faye, lui aussi, à 44 ans, est le plus jeune président du pays de la Téranga. L’autre chose qu’ils ont en commun, c’est la fulgurance avec laquelle ils se sont tous les deux retrouvés au sommet de leurs pays respectifs. Brûlant les étapes, remettant en cause tous les codes en la matière, ils grillent la politesse aux partis cadors qu’ils ont trouvés sur place pour s’imposer sans que ces derniers n’aient eu le temps de réaliser ce qui leur tombait dessus. A propos, Diomaye y va si fort que lui que personne ne connaissait pratiquement il y a un an, l’emporte dès le premier tour devant 16 autres candidats. C’est d’autant plus invraisemblable, qu’une émergence aussi soudaine et une victoire aussi éclatante, pourrait faire prendre la grosse tête à un jeune président. C’est le reproche qu’on a fait à Emmanuel Macron en France. Et c’est le défaut que devrait éviter Diomaye Faye au Sénégal.

Décalage générationnel

Deux choses ont milité en faveur aussi bien d’Emmanuel Macron en 2017 que de Diomaye Faye, aujourd’hui au Sénégal. Tout d’abord, la méfiance à l’égard des anciens leaders politiques dans les deux pays. Méfiance découlant notamment d’un décalage générationnel. Au Sénégal en particulier, où les données indiquent que la moitié de la population est âgée de moins de 19 ans et que 75 % de celle-ci ont moins de 35 ans, on comprendrait bien que les électeurs se soient davantage identifiés au couple Sonko-Diomaye. Ensuite, dans les deux cas, Macron et Diomaye, profitant du phénomène des réseaux sociaux ont mené une belle campagne électorale, en s’adressant à leurs électeurs via des canaux que ceux-ci maîtrisent tout particulièrement. Ce qui n’enlève aucun mérite ni à l’un, ni à l’autre.

Le revers de la médaille

Mais comme cela est démontré en France, une ascension aussi soudaine, cela peut avoir un revers. Avec ceux qui vous encensent aujourd’hui, le divorce peut arriver très vite. L’euphorie certes légitime des premières semaines, peut très vite laisser la place à la colère. On se rappelle à propos de la crise des gilets jaunes qui a éclaté moins de deux ans après l’arrivée de Macron à l’Elysée. On n’oublie pas non plus les nombreuses autres crises sociales ou encore les revers diplomatiques de ces dernières années en Afrique. Parce qu’un président, jeune ou pas, ça doit s’occuper des défis réels et résoudre des problèmes concrets de ses compatriotes. Et idéalement, il faut y aller avec tact et finesse. Or, un succès aussi éclatant que ceux qui ont porté Macron et Diomaye au pouvoir, ça a tendance à faire oublier ces aspects essentiels. Ça vous donne la fausse illusion que tout vous est permis et que vous pouvez faire à votre seule guise. Surtout si vous avez une majorité au parlement. Il se trouve que les choses sont infiniment plus complexes.

La tentation à éviter

Du président choyé et dont l’avènement au pouvoir est salué par-delà les frontières, on peut très vite passer pour un leader qui fait dans l’arrogance et le mépris à l’égard des autres. D’où le petit surnom de Jupiter dont on affuble le dirigeant français. Et c’est là la tentation à laquelle Diomaye Faye ne devrait surtout pas céder. Lui dont le camp a tout subi pourrait être porté à s’enfermer avec les siens ou à céder à une certaine revanche. L’erreur fatale à ne surtout pas commettre. Bien sûr, la société sénégalaise a besoin de réformes et le nouveau président a le devoir de mettre en œuvre le programme sur la base duquel il est censé avoir été élu. Mais la lucidité commande qu’il fasse tout cela avec une certaine humilité et dans le respect des autres protagonistes de l’échiquier politique. Ici, la règle du Winner takes all ne peut pas opérer. Les nouveaux dirigeants sénégalais feraient mieux de ne pas l’oublier.

Boubacar Sanso Barry

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