Le football féminin pour promouvoir la scolarisation de la jeune fille, lutter contre les violences basées sur le genre et encourager le maintien de la jeune fille à l’école, c’est la stratégie dont a usé le projet SWEDD, dans les régions de Labé, Faranah et Kankan où il intervient. Un tournoi de football féminin au service d’une campagne dénommée ‘’Strongher Together’’, qui a mis aux prises les établissements scolaires dans chacune des capitales des régions administratives. A l’occasion, des messages de sensibilisation des artistes, slameurs et autres acteurs du monde culturel ont été véhiculés.
Dans la savane guinéenne, c’est le stade Hochi- Minh qui a été choisi pour abriter la compétition. Dix jours durant, le cuir rond s’est joue mais à travers ces matches, le projet régional d’autonomisation des femmes et le dividende démographique au sahel (SWEDD) s’est évertué à véhiculer ses messages tous orientés vers l’appui à la sous- composante maintien de la jeune fille à l’école. Mafering Camara est la chargée de communication de SWEDD- Guinée : « Nous avons organisé ce tournoi scolaire féminin pour appuyer un de nos sous- projets qu’on appelle le maintien des filles à l’école. Ce sous-projet contribue à l’épanouissement des filles pour leur maintien à l’école et leur réussite à l’école. Donc pour cela, nous avons créé de l’émulation entre écoles et aussi vous avez suivi pendant les matches, on profitait de l’occasion pour transmettre des messages liés à la lutte contre les VBG, à la promotion de la scolarisation de la jeune fille, le maintien des jeunes filles à l’école, la lutte contre les grossesses précoces, des mariages précoces et les mutilations génitales féminines. Durant toute la compétition, les pairs éducateurs, les clubs des jeunes filles leaders, artistes et les slameurs étaient là pour sensibiliser en appelant les filles au courage. Vraiment, nous, nous sommes plus que fiers, c’est une fierté pour nous. L’objectif a été atteint en organisant ce tournoi. Parce que la vision était de toucher plus de cibles et je suis certaine qu’avec les tournois de Labé, Faranah et Kankan, le nombre visé a été atteint ».
C’est une des rares fois que le système éducatif de Kankan bénéficie d’un tel accompagnement d’un partenaire du pays. Selon le directeur préfectoral de l’Education de Kankan, cette initiative de SWEDD vient appuyer le combat dans le cadre de la parité entre filles et garçons à l’école. « Le constat que je fais de l’organisation de ce tournoi est que c’est un tournoi qui est organisé pour encourager les filles à poursuivre leur cursus scolaire. Dans nos écoles, nous constatons que dans les classes de la première année, il y’a une parité entre filles et garçons. Mais au niveau du collège et du lycée, la déscolarisation des jeunes filles en grand nombre est constatée. Donc, le projet SWEDD a créé des stimulants pour permettre aux jeunes filles de poursuivre leurs études jusqu’à l’université. Cela apporte un tonus à l’éducation de Kankan. Si avant, ce sont les jeunes garçons qui se battaient pour terminer leurs cursus scolaires, désormais les jeunes filles aussi vont se battre pour le même objectif », espère Souleymane Daffé.
Au terme du tournoi féminin scolaire dans les zones d’intervention de SWEDD, des enveloppes symboliques, des trophées, des kits scolaires et autres accessoires éducatifs ont été remis aux joueuses des trois premières écoles du classement.
Telliano Thérèse Yawa, capitaine de l’équipe féminine du lycée Almamy Samory Touré de Kankan a soulevé le trophée pour la zone de Kankan. Au-delà du sport, ce tournoi lui apporté beaucoup de choses. « Je suis très contente du tournoi. Mais en plus du football, on a appris beaucoup de choses pour nous-mêmes. Si la fille étudie, c’est très bon. Nous promettons de faire nos études sérieusement pour notre bien », assure-t-elle.
Comme partout dans les localités concernées, l’initiative est saluée à sa juste valeur. Les autorités administratives et éducatives attachent du prix au tournoi scolaire féminin. Ceci avec la stratégie utilisée pour passer les messages. Espérons donc que ces actions se traduisent dans les chiffres avec plus de filles dans nos écoles les années futures.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com