A l’instar des autres pays du monde, la Guinée a célébré ce 10 juin 2024, la Journée mondiale de l’Artisanat sous le thème : « Artisanat, levier de développement économique et maillon fort de la refondation de l’État ». La cérémonie s’est déroulée au palais du peuple sous la présidence du président du CNT. Une initiative du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’artisanat, à travers la fédération nationale des artisans de Guinée.
Cette célébration offre l’opportunité de faire le point sur les avancées réalisées dans le secteur, de discuter des politiques en vigueur et de redécouvrir la richesse d’un domaine d’activités aux multiples avantages, créateur d’emplois et de valeur ajoutée. C’est pourquoi, dans son discours de circonstance, Elhadj Boubacar Fofana, président de la fédération nationale des artisans de Guinée, a établi le lien, selon très étroit, entre l’artisanat et à la fois l’économie locale véritable, l’autonomisation des femmes, le développement durable, la croissance de la production locale et des services, l’insertion des jeunes migrants, etc. Il s’est particulièrement évertué à démontrer l’apport de l’artisanat au développement socioéconomique du pays. « 95% des équipements de labours, de production, de transformation et de séchage agricoles sont fabriqués par les artisans, 80% des logements sociaux et administratifs sont construits par les artisans, 70% des habillements et couvertures sont confectionnés par les artisans, 90% des instruments de musique locaux et de la culture sont fabriqués par les artisans », a-t-il listé à titre d’illustration.
En dépit de ces nombreux apports au pays, le secteur est néanmoins confronté, à l’en croire, à des difficultés majeures dont le manque d’appui financier pour les artisans, les menaces contre les produits artisanaux par ceux contrefaits importés de l’extérieur. C’est pourquoi le président FENAG en a profité pour soumettre aux autorités un certain nombre de doléances dont, entre autres :
- La mise en place de la Chambre nationale des métiers de l’artisanat prévue dans le code révisé,
- L’octroi de 20% des marchés publics aux artisans,
- La construction d’un village artisanal et des centres artisanaux.
Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, lui aussi, a dit de l’artisanat que c’est un pilier fondamental de notre économie. Dans la mesure où, dit Moussa Moïse Sylla, le secteur artisanal « représente environ 40 % de notre production manufacturière et emploie près de 20 % de notre population active. Ces chiffres témoignent de l’importance cruciale de ce secteur. Le secteur de l’artisanat englobe 327 métiers selon notre nouvelle nomenclature nationale et regroupe de nombreux groupements, coopératives et unions professionnelles »
Pour ce qui est des doléances soumises par le président de la FENAG, le ministre assure avoir pris bonne note. Mais d’ores et déjà, assure-t-il : « un Centre artisanal pilote est prévu à Conakry, marquant une étape importante dans la structuration et la modernisation du secteur (…) Ces Villages artisanaux sont conçus pour offrir aux artisans des débouchés pour leurs produits, favorisant ainsi la création d’emplois, la production de valeur ajoutée et la promotion du « Made in Guinea ». Sur le plan législatif, d’importantes avancées ont été réalisées avec l’adoption du Code Révisé de l’Artisanat par le Conseil national de la Transition (CNT). Des actions sont en cours pour sa diffusion après l’adoption de ses textes d’application. De plus, le Gouvernement de la Guinée a élaboré la Stratégie Nationale de Développement et de Formalisation de l’Artisanat, et des efforts seront déployés pour en assurer une promotion active. Par ailleurs, la mise en place de la Chambre des Métiers de l’Artisanat (CMA) est en cours, ce qui renforcera encore davantage le secteur ».
Enfin, le président du CNT exhorte à la valorisation de l’artisanat guinéen. « Donner de la valeur à l’artisanat, c’est donner de la valeur à notre existence. Braves artisans de Guinée, vous êtes le premier pourvoyeur d’emplois », leur lance-t-il.
La cérémonie a pris fin par la présentation des attestations des artisans guinéens qui ont bénéficié de la formation en Chine.
Fodé Soumah