Pour s’assurer de l’efficacité dans le travail et des résultats reluisants, les membres du comité de pilotage étaient récemment en tournée dans les zones d’intervention du projet. Dans la région de Faranah, au-delà des avancées significatives constatés dans la mise en œuvre de certains axes, le constat dressé sur le volet communautaire avec certaines ONG n’est pas satisfaisant. Conséquence, les membres de la délégation du secrétaire général du ministère du Plan et de la Coopération internationale, ont formulé des recommandations.
Après la région de Kankan, le secrétaire général du ministère du Plan et de la Coopération Internationale et sa suite, membres du comité de pilotage du projet SWEDD, financé par la Banque mondiale, ont mis les pieds sur Faranah. Du gouvernorat, en passant par le bloc administratif de la préfecture via le CAEF et la commune rurale de Tiro, la démarche reste la même. Les missionnaires déclinent les objectifs de la tournée et écoutent attentivement les différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre des activités du projet. A tour de rôle, les organisations non gouvernementales mises en œuvre retenues à l’issue d’un appel d’offre international énumèrent les activités déjà réalisées, celles non réalisées et les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Ensemble, les priorités sont fixées dans l’enceinte du bloc administratif.
Les résultats du consortium ASED- CAM- VSF qui développe le sous-projet ‘’Garder les filles à l’école et assurer leur maintien’’ sont salués. Par contre, les ONG comme Care international, Plan international et le consortium CENAFOD- AGIL- Maison Mère connaissent un léger retard dans l’exécution des activités dans cette zone. Pour inverser la tendance et obtenir des résultats probants, des recommandations urgentes ont été formulés à l’endroit de chaque acteur, nous confie le secrétaire général du ministère du Plan et de Coopération Internationale, département qui assure le leadership côté étatique. « On a cherché à connaître les obstacles et ensemble on a décidé de la mise en place d’un plan d’urgence qui commence par la mise en place d’un comité ici présidé par le directeur de cabinet du gouvernorat et là, tous les acteurs se rencontreront deux fois par mois et les ONG se sont engagées à finir d’ici novembre les activités terrain. Nous saluons l’implication des autorités à tous les niveaux. C’est un exemple d’implication des autorités déconcentrées dans la mise en œuvre de projets structurants pour nos populations. Mais comme pour toute mission de supervision, il y a des manquements qui ont été constatés, ces manquements ont été analysés ensemble et des solutions ont été envisagées et nous verrons leur mise en œuvre immédiatement. Nous avons rencontré les femmes mentors, les groupements féminins, on a recueilli là les sentiments des citoyens à la base et nous sommes satisfaits, puisque les populations ont compris l’objectif visé par le projet qui est celui de l’autonomisation de la femme et des filles, la lutte contre les VBG, l’éducation et le maintien de nos filles à l’école », a indiqué le président du comité de pilotage du projet SWEDD.
Ces recommandations formulées, Kabélè Soumah et sa délégation ont donc quitté Faranah plutôt sereins quant à la suite de la mise en œuvre des activités. « Nous partons de là avec l’engagement de part et d’autre que Faranah ne sera pas en marge du projet et toute cette mission à un seul but qui est de permettre à la Guinée d’atteindre le maximum de résultats pour accéder à SWEDD Africa Plus afin de faire bénéficier les cinq autres régions du pays de cette initiative et rassurer que nous nous battrons pour cela », a assuré le secrétaire général du ministère du Plan et de la Coopération internationale.
Avec le projet SWEDD, les métiers innovants comme le froid, la conduite d’engins lourds, l’électricité sont mis en valeur pour la gent féminine. Tout cela pour diversifier les sources de revenus pour les femmes et les bénéficiaires comme Kagbè Oularé sont pleines de reconnaissance. « La couture, la saponification sont bonnes mais permettre aussi de faire ces autres métiers, c’est mieux. On a vu que désormais nos chefs sont prêts pour nous et je suis aussi prête à faire bénéficier mes filles du projet car j’ai moi pris de l’âge. Pour ma part et avec l’installation des plates-formes à Tiro, piler du riz va aussi nous permettre de nous reposer et cela me ravit », s’est réjouie la mère de famille.
C’est dans la commune rurale de Tiro que sont organisés les cours de soutien pour les filles depuis un certain moment. Grâce à ceux-ci, Nafi Condé, la dizaine et élève de la 8ème année, s’est classée première de la classe et aujourd’hui, tout son souhait est de voir le projet SWEDD continuer pour lui permettre de bénéficier d’autres avantages de L’Etat et de la Banque mondiale. « Je suis très contente du projet. Mon niveau s’est vraiment amélioré et je souhaite que ce projet continue pour nous permettre de bénéficier des bienfaits dans le cadre de l’éducation », plaide-t-elle.
Le centre d’autonomisation et d’entreprenariat féminins de la ville a aussi été visité. De milliers de femmes de Faranah connaissent le projet SWEDD à travers les actes exécutés. L’engagement de mettre en œuvre et de pérenniser les acquis de cet accompagnement de la Banque mondiale est sans faille, selon une autre femme Maka Traoré.
Michel Yaradouno depuis Faranah pour ledjely.com