Le retour et l’accueil réservé au général Mamadi Doumbouya, le mercredi 11 septembre dernier, étaient au menu de l’Assemblée générale hebdomadaire de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de ce samedi 14 septembre. Une Assemblée qui, cette fois, était réservée spécialement à la section motard du parti de Cellou Dalein Diallo. Eh bien, à l’occasion, Cellou Baldé, le responsable des Fédérations a particulièrement évoqué la mobilisation organisée à l’occasion du retour du président de la Transition de la Chine où il a récemment pris part au 9ème FOCAC. Si tout le monde a admis que la mobilisation était au rendez-vous, Cellou Baldé, lui, interroge les motivations de ceux qui étaient là. Ensuite, il estime qu’on ne saurait apprécier une telle mobilisation, dans la mesure où, autres formations politiques et sociales, il est interdit de jauger leur capacité de mobilisation par le biais d’une manifestation du même type.
A sa manière, Cellou Baldé se moque même de la mobilisation que l’on vante tant à l’occasion du retour récent du président de la Transition.« Mobilisation n’est pas mobilisation. Tôle n’est pas tôle. A l’UFDG, ce n’est pas (avec) 50.000 francs guinéens et un T-shirt. Nos bases de section motard viennent de démontrer qu’à l’UFDG, ce n’est pas 50.000 francs guinéens et un T-shirt. A l’UFDG, c’est la conviction. A l’UFDG, le militant achète sa tenue, son t-shirt et confectionne sa casquette. La section achète sa moto, met son carburant et mobilise pour l’UFDG », déclare-t-il, en faisant sans doute allusion à ces vidéos que l’on a vues sur les réseaux où des jeunes se font remettre de l’argent et des t-shirts supposément pour aller à l’accueil du président Mamadi Doumbouya.
S’il est question de faire montre de capacité de mobilisation, le responsable des Fédérations à l’UFDG demande que les règles de jeu soient équitables. « S’ils veulent de la mobilisation, qu’ils sortent du deux poids deux mesures. S’ils veulent voir des carnavals, qu’ils sachent qu’on ne peut se comparer à l’UFDG. Tous ceux qui ont essayé, ont laissé des plumes et parfois des dents. C’est évident. On ne se compare pas à l’UFDG. En matière de mobilisation, en matière d’élection, en matière de leadership, on ne se compare pas à l’UFDG. Alors s’il s’agit de mobiliser, s’il s’agit de démontrer et de réceptionner, ils n’ont qu’à permettre à tous les Guinéens de s’exprimer de la même manière. Ils n’ont qu’à permettre à tous les Guinéens de manifester parce qu’aujourd’hui ».
Et finalement, il en vient à identifier deux Guinée, sur la base, selon lui, de l’attitude des autorités de la Transition. « Nous avons l’impression de vivre dans une nation à deux républiques. (…) Il y a une justice, une sécurité, une administration pour la première république. Celle de ceux-là qui disent qu’il ne faut surtout pas de retour à l’ordre constitutionnel, pas de démocratie, pas d’État de droit, pas d’élection. Ceux-là, on les applaudit car il y a une justice pour eux, une administration, une sécurité pour eux. L’autre république de la même nation, c’est nous les citoyens de pro démocratie. Si on nous permet de manifester, je crois que ça ne prendra pas soixante-douze heures parce que notre seule section motard suffira », a conclu l’ancien député.
Aliou Nasta