Si on en juge par les réactions que notre rédaction a recueillies ce mercredi à Conakry, l’arrestation, hier, de l’ancien ministre de la sécurité présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara, Claude Pivi, donne lieu à des sentiments divers et partagés. Pratiquement, on a autant de citoyens qui s’en réjouissent que ceux qui s’en indignent. Une dernière voyant dans les images qui circulent depuis ce matin sur les réseaux sociaux une leçon de vie adressée à chacun et à tous.
Mécanicien de profession, Seydouba Soumah, dans la quarantaine associe l’arrestation de Claude Pivi, condamné à la peine d’emprisonnement à perpétuité dans le cadre du procès du 28 septembre, à la détermination que les autorités guinéennes auraient de rendre justice aux victimes du 28 septembre. Il appelle donc à ce que tous les Guinéens saluent cette arrestation rendue possible par les services libériens. « Dans cette vie, tout est question de temps. Pivi aurait dû accepter son sort depuis toujours et assumer les actes qu’il a posés pendant le règne du CNDD ».
Quant à Mamadou Oury Bah, il pense que la Guinée n’a aucun mérite dans cette arrestation. « Pivi s’est évadé de la prison depuis près d’une année. Si pendant tout ce temps il est au Liberia, pourquoi l’État guinéen ne l’avait pas localisé et arrêté. Je me dis que c’est Pivi lui-même qui leur a facilité son arrestation. Et une chose est claire, Coplan prépare quelque chose. Sinon il n’allait pas se laisser faire facilement. C’est quand-même triste ce qui se passe », lâche-t-il avec une pointe d’indignation.
L’arrestation de Claude Pivi confère-t-il plus de sécurité à la Guinée ? Est-ce une menace ainsi écartée ? A ces questions, Alkaly Sano répond par la négative. Comme le précédent intervenant, ayant manifestement une grande confiance en l’ancien patron du BATA (ou le redoutant), il pense que ce dernier « peut préparer tout son coup et faire comme si de rien n’était pour tromper la vigilance du CNRD. Le président de la transition et son gouvernement doivent faire preuve de vigilance », conseille le sexagénaire.
Mariama Ciré Diallo