La route entre Sonfonia et Kagbelen, l’un des principaux axes de la banlieue de Conakry, est aujourd’hui le symbole de la crise des infrastructures routières en Guinée. Ce tronçon, pourtant vital pour le transport et les échanges économiques, se détériore de jour en jour, rendant la circulation de plus en plus difficile pour les milliers d’usagers qui l’empruntent quotidiennement.
Des crevasses profondes, des affaissements et des portions boueuses compliquent la circulation, surtout pendant la saison des pluies. Les conducteurs, notamment ceux des taxis et des transports en commun, se plaignent des dommages récurrents causés à leurs véhicules. « Ces routes nous fatiguent beaucoup. Nos véhicules tombent souvent en panne à cause de leur mauvais état, elles sont d’ailleurs la principale cause des embouteillages. Regardez ma voiture : elle est endommagée, et je m’inquiète pour la réparation de mes roues, mon châssis, et mon carter, tout est abîmé », se plaint Alhassane Soumah, chauffeur de taxi croisé sur ce tronçon.
Qu’est-ce qui est donc à l’origine de cette dégradation rapide des routes en Guinée ? Balla moussa Konaté, ingénieur spécialiste des ponts et chaussées livre sa réponse. « Les routes entre Sonfonia et Kagbelen manquent d’une troisième couche de revêtement appelé couche de roulement capable d’assurer une meilleure longévité et de résistance pour nos infrastructures routières », explique l’ingénieur.
En effet, pour garantir une meilleure longévité et éviter une nouvelle détérioration, le spécialiste préconise une reprise complète de la chaussée, en commençant, dit-il, par la fondation. « Pour éviter de répéter les mêmes erreurs, d’une manière générale, il faudra reprendre le travail fait, en commençant par la couche de fondation, la deuxième couche de base et pour terminer par la dernière couche de revêtement », suggère-t-il.
La dégradation rapide des routes entre Sonfonia et Kagbelen dévoile les failles dans la gestion des infrastructures en Guinée. Sans une amélioration notable dans la planification et l’entretien des routes, ce problème continuera d’impacter le quotidien des usagers et le développement économique de la région.
Aliou Nasta