Le Président du Conseil national de la Transition a donné le coup d’envoi de la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution à l’intérieur du pays. Cette démarche du CNT et de son président, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie coalition politique dirigée par l’opposant Cellou Dalein Diallo, la rejette catégoriquement. « Une manœuvre visant à prolonger la durée de la transition ».
Au moment où Dr Dansa Kourouma, les membres du gouvernement et les membres du Comité national du rassemblement pour le développement se réjouissent du lancement de la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle constitution, au même moment, l’ANAD rejette la démarche. « L’ANAD rejette catégoriquement cette campagne de vulgarisation de l’avant-projet de Constitution. Pour nous, c’est une mascarade pour prolonger le pouvoir erratique et chaotique du CNRD », souligne un membre de l’ANAD.
Poursuivant, notre interlocuteur estime que « Ce texte n’est qu’un instrument politique visant à permettre la candidature du chef de la junte à la prochaine élection présidentielle, et non une réponse aux véritables besoins du peuple guinéen », a indiqué Souleymane Souza Konaté, un des conseillers de Cellou Dalein Diallo.
Plus loin, Souleymane Souza Konaté réitère la position de l’ANAD vis-à-vis de la durée de la transition. « Nous restons attachés à la date butoir du 31 décembre 2024 pour la fin de la transition. Au-delà de cette échéance, l’ANAD et les forces vives de la nation exigent la mise en place immédiate d’une transition civile, afin de garantir la tenue d’élections crédibles et transparentes, conduisant à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à la démocratie », indique ce conseiller de Cellou Dalein. « Toute tentative de contournement de cette date limite sera considérée comme une provocation inacceptable et rencontrera la résistance déterminée des acteurs politiques et sociaux. La Guinée mérite mieux que ce simulacre de processus constitutionnel, conçu pour servir les ambitions personnelles du pouvoir en place », a-t-il affirmé.
Toutefois, estime Souza Konaté, la Guinée ne souffre pas d’un déficit constitutionnel. « Nous avons eu par le passé des constitutions, mais le problème n’a jamais résidé dans le texte lui-même. Le véritable enjeu est l’absence d’hommes et de femmes politiques intègres, capables de respecter les principes fondamentaux de la démocratie, des libertés fondamentales et de l’État de droit », conclut-il.
A noter qu’ils sont au nombre de 142 agents répartis dans 72 véhicules qui vont sillonner la Guinée profonde pour expliquer le contenu de l’avant-projet de la nouvelle constitution et recueillir des avis pour un amendement des 205 articles du document.
N’Famoussa Siby