Depuis quelques jours, le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Général Amara Camara sillonne les préfectures de la région forestière. Au niveau de l’Union des forces démocratiques de Guinée, cette visite de l’émissaire du Général Mamadi Doumbouya n’est autre qu’une campagne déguisée en faveur de ce dernier.
Dans une indignation Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a fermement réagi aux propos tenus par le ministre secrétaire général de la présidence de la République, le Général Amara Camara, lors du lancement du tournoi doté du trophée du Général Mamadi Doumbouya, ce samedi dernier.
Lors de son intervention, le Général Amara Camara avait évoqué les divisions historiques de la région forestière, qu’il a attribuées à des manipulations orchestrées par les anciens dignitaires du régime précédent. « Les vrais auteurs de ces divisions, ils le font étant en dehors de la gestion administrative, et viennent ensuite récolter les bénéfices de leurs troubles avec de belles paroles et des petits moyens, dans une quête de positionnement politique », avait-il déclaré devant une foule réunie dans un stade plein à craquer.
Face à ces déclarations, Souleymane Souza Konaté a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de détourner l’attention des « échecs flagrants » du gouvernement en place. Dans une réponse musclée, il a rappelé que l’opposition n’est en rien responsable de la crise actuelle dans le pays.
Konaté a accusé les autorités de chercher à justifier leurs défaillances par la présence d’une opposition. Selon lui, « on ne peut éternellement justifier ses échecs en invoquant l’existence d’une opposition, surtout lorsque celle-ci ne réclame rien d’autre que l’application des lois de la République et le respect des principes fondamentaux de la démocratie », dit-il.
Il a dressé un tableau sombre de la situation nationale, évoquant une détérioration dramatique des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé, la justice et les infrastructures. Konaté a également dénoncé « la corruption endémique, l’insécurité croissante et la pauvreté extrême » qui frappent la population, malgré les ressources abondantes dont dispose la Guinée.
Pour Souleymane Souza Konaté, les propos du Général Amara Camara à N’Zérékoré, loin de contribuer à la réconciliation nationale, risquent d’exacerber les tensions communautaires. « une tentative de diversion face à la réalité d’une gouvernance autoritaire et répressive. Il est grave de raviver le passé douloureux de cette région, marquée par des conflits interethniques qui ont fait de nombreuses victimes, des blessés et causé des dégâts matériels considérables…Ce genre de discours stigmatisant ne fait qu’enflammer les tensions et raviver des cicatrices profondes au sein de la population», a-t-il déclaré.
Il a également critiqué l’approche des autorités, qu’il qualifie de « gouvernance autoritaire et répressive », marquée selon lui par des violations graves des droits humains, des disparitions inquiétantes et des restrictions de la liberté d’expression.
Dans son intervention, Konaté n’a pas hésité de réitérer les revendications de l’UFDG, notamment :
-La libération immédiate des prisonniers politiques, dont Sylla Foniké Menguè et Billo Hadjass ;
-Le retour à l’ordre constitutionnel d’ici le 31 décembre 2024 ;
-La réouverture des médias fermés arbitrairement ;
-L’abandon des poursuites judiciaires contre les opposants et les défenseurs des droits humains.
Pour Konaté, le pouvoir ne peut être confisqué indéfiniment. « La souveraineté appartient au peuple, et sa volonté de vivre dans une démocratie respectueuse des droits et des libertés doit être entendue », a-t-il martelé, en concluant que « toute tentative d’étouffement démocratique est vouée à l’échec », ajoute-t-il.
À travers cette réaction, il exhorte les autorités à prendre des mesures concrètes pour rétablir la démocratie et apaiser les tensions, afin de mettre fin à une crise qui menace l’avenir de la Guinée.
Thierno Amadou Diallo