La capitale guinéenne, Conakry, a vibré pendant près d’une semaine au rythme des percussions, des danses et des échanges artistiques à l’occasion de la première édition du Festival international du djembé (FID Guinée), qui a rassemblé des artistes, des autorités et des invités venus de 18 pays, et a été clôturée en apothéose ce mardi 10 décembre 2024.
Au cœur de cette célébration, le Concours national de percussion a mis en lumière les talents issus des huit régions administratives du pays. La région de Boké s’est illustrée en décrochant la première place, accompagnée d’un prix de 30 millions de francs guinéens. Elle est suivie de N’zérékoré, qui a remporté 20 millions, et de Faranah, gratifiée de 10 millions. Les autres régions participantes se sont vu attribuer chacune une enveloppe de 7 millions, témoignant de la volonté des organisateurs de valoriser toutes les contributions régionales.
Lors de la cérémonie de clôture, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, a exprimé sa fierté face au succès de cet événement. « Ce festival a été un espace privilégié pour des échanges professionnels et des créations artistiques comme la comédie musicale, la résidence d’écriture et la formation de jeunes percussionnistes », a-t-il déclaré. Inscrit dans le programme Simandou 2040, le FID Guinée ambitionne de promouvoir la Guinée comme une destination culturelle incontournable.
L’ambassadeur de France en Guinée, Luc Briard, a également salué l’initiative, soulignant que « la culture est une part essentielle de la souveraineté des imaginaires ». Il a affirmé l’engagement de la France à soutenir le festival et à favoriser la circulation des artistes guinéens à travers le monde.
Un moment fort de la cérémonie a été l’hommage rendu au légendaire Bembeya Jazz National. Le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, a offert à l’orchestre du matériel de dernière génération, une première en plusieurs décennies pour ce groupe emblématique de la musique guinéenne. Sékou Bembeya, membre du groupe, n’a pas caché son émotion. « Depuis plus de 30 ans, c’est aujourd’hui qu’on reçoit un matériel de haute qualité. Merci au président et au ministre pour ce geste historique », se réjouit-il.
Cette édition du FID Guinée a démontré la capacité du pays à organiser des événements culturels de dimension internationale. Elle a également mis en lumière la richesse du patrimoine culturel guinéen et l’importance d’en assurer la transmission. Le festival, qui aspire à devenir un rendez-vous incontournable, a laissé des souvenirs impérissables et posé les bases d’une reconnaissance accrue de la culture guinéenne sur la scène mondiale. Avec cette clôture mémorable, Conakry se positionne davantage comme un carrefour culturel en Afrique, promettant un avenir brillant pour les arts et les traditions guinéennes. La deuxième édition est prévue pour 2026 à Conakry.
Thierno Amadou Diallo