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Politique : 2025, année du retour à l’ordre constitutionnel ?

Certains pourraient trouver que cette question est un non-sens. Le président de la Transition, ayant, selon eux, dans son discours de nouvel an, promis la tenue des élections générales. Mais l’a-t-il vraiment promis ? Ce n’est pas si sûr. Or, au-delà de ce qu’en a dit le général Mamadi Doumbouya, il faut aussi tenir compte de certains paramètres dont la réalisation est un préalable pour la finalisation de la Transition.

« L’année 2025 sera une année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ». Il est vrai qu’avec cette annonce du président Mamadi Doumbouya, on peut être tenté de parier sur la tenue de l’ensemble des élections en cette année 2025. D’autant qu’avant lui, le ministre des Affaires étrangères avait déjà annoncé la tenue de tous les scrutins au cours de cette année. Pour autant, on ne peut être certain d’avoir compris ce que le président de la Transition a dit dans cette phrase. Les choses étant encore plus floues si nous intégrons à cette analyse cette autre phrase tirée de la même adresse : « Durant l’année 2025, nous nous emploierons tous ensemble, avec les Guinéennes et les Guinéens à continuer à poser les jalons forts pour des élections générales, dans des délais qui assurent une organisation sans faille, et garantissent le respect des résultats des urnes et le choix de nos compatriotes ». En d’autres termes, au cours de cette année, des étapes importantes seront franchies en vue de la tenue des élections générales. Si rien n’exclut que ces élections se tiennent bien cette année, le président prévient néanmoins que la tenue de ces scrutins se fera selon des « délais qui assurent une organisation sans faille et garantissent le respect des résultats des urnes et le choix de nos compatriotes ».

Aux yeux du président, ce ne sont donc pas les dates auxquelles telle ou telle autre élection sera organisée qui sont prioritaires ; pour le général Mamadi Doumbouya, le plus important sera de s’assurer au préalable que les conditions ont été réunies pour que les élections se tiennent de manière à ce que les résultats soient les moins contestables possibles. Le président n’a donc pas voulu s’enfermer dans ce que certains de ses collaborateurs appellent le « fétichisme des dates ». On le sent ici qui glisse progressivement dans la peau du politique.

A l’inverse, sur le référendum, le président Mamadi Doumbouya a été plutôt précis. Certes, aucune date n’a encore été fixée. « L’année 2025 (…) permettra au peuple souverain de Guinée de se doter d’une Nouvelle Constitution et de consacrer une Nouvelle République », a-t-il néanmoins assuré. Mieux, il promet de signer d’ici à fin mars, le décret fixant la date du référendum constitutionnel. Mais cela ne signifie pas non plus que le référendum, c’est pour bientôt. Parce que le président de la Transition l’a redit. C’est du fichier du RAVEC dont on tirera le fichier électoral « fiable et moderne ». Or, en mars prochain, ce RAVEC aura-t-il été achevé pour permettre de générer ce fichier électoral ? Peut-être que oui, peut-être que non.

Un dernier paramètre qu’il faudra surveiller en rapport avec l’objectif du retour à l’ordre constitutionnel : le dialogue politique. En effet, ne nous leurrons pas, aujourd’hui, il y a une vraie crise entre les autorités et l’ensemble des acteurs politiques. Pas qu’avec le trio Cellou Dalein, Sidya Touré et Alpha Condé. On a récemment suivi les sorties de Faya Millimono et Siaka Barry. Aliou Bah est actuellement devant la justice. Lansana Kouyaté, lui, préfère garder un silence qui n’est pas le signe d’une sérénité de sa part. François Lounceny Fall opte pour l’approche en douceur, mais est tout aussi inquiet de la tournure que prennent les choses. Peut-on, dans une telle méfiance, envisager l’organisation d’élections dont ces acteurs seront les compétiteurs ? Le réalisme commande qu’une détente puisse s’instaurer avant. Même si l’annonce de la levée de la restriction sur les activités politiques est un signal qui va dans ce sens, il faudra aller très vite vers quelque chose de plus formel et concret à la fois.

Bref, la fin de la Transition en cette année 2025, c’est bien de l’ordre du possible. Mais à date, rien ne permet de l’envisager avec certitude !

Boubacar Sanso Barry

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