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Conflit éleveurs et agriculteurs à Bissadougou : des citoyens en colère interpellent le préfet

Provenant du district de Bissadougou, situé à cinquante-cinq kilomètres du centre-ville, ces manifestants, en majorité des femmes, dénoncent l’installation fantaisiste d’éleveurs venus de la République du Mali. Ces citoyens sont arrivés au centre-ville aux alentours de midi dans la journée d’hier lundi. 

C’est devant la demeure du préfet, le contrôleur général de police Kandia Mara, que ces hommes et femmes ont manifesté. Avec des foulards rouges sur la tête, signe de leur ras-le-bol, face à ce qu’elles appellent un désastre pour leurs activités, en particulier celles liées à l’agriculture vivrière.

Ils réclament également la libération de leurs ressortissants arrêtés et détenus dans le cadre de cette affaire.

Parmi les manifestants se trouvait une personne que nous appelons MK pour des raisons de sécurité, qui évoque les dommages provoqués par les bœufs.

« Ce sont des bergers maliens qui nous fatiguent avec leurs bœufs. Cela fait plus de 4 ans que nous dénonçons la présence des bœufs, mais en vain. L’année dernière, mon champ et celui de mon oncle ont été endommagés. Ce jugement a été fait et ils ont été sommés de payer un million huit cent, mais jusque-là rien, on n’en a rien obtenu. Cette année encore, ils ont repris la même chose, mais c’est Billy qui fait que nous nous affrontons, parce qu’on a dit qu’on ne veut pas de bœufs. La nuit, ils libèrent les bœufs pour venir manger nos riz et autres », place ce manifestant.

Une autre personne interrogée accuse le sous-préfet d’inaction. « On l’a dit plusieurs fois chez le sous-préfet, mais il ne fait absolument rien. On a fait toute une nuit et rien dit de concret. On nous a donné le feu vert que, si on attrape un bœuf, de le tuer. On en a tué quatre, et quand nous avons tué ces quatre bœufs, le sous-préfet et la délégation sont venus nous trouver, que le sotikèmo et les autres devraient les suivre, c’est pourquoi nous sommes là, car ils sont toujours là », dénonce cet autre.

En convalescence, le préfet de Kankan a assuré qu’une enquête rapide sera menée sous peu pour tirer au clair cette affaire.

« Ce sont ces hebus-là qui ont fait la traversée pour venir dans la sous-préfecture de Tintinoulen. Nous avons mobilisé les autorités locales pour nous enquérir des renseignements sur les lieux, parce qu’on aurait appris que les gens se sont rendus justice, qu’ils ont décapité les bœufs et ont emporté de la viande. On ne peut pas rester sans rien faire, et c’est pourquoi on a dépêché le sous-préfet et le président de la délégation spéciale sur les lieux. Mais au regard de la tension observée et pour éviter un affrontement, on a demandé au sotikemo et à quelques responsables locaux de venir ici, à Kankan, pour s’expliquer. Ensemble, nous trouverons une solution idoine », promet-il.

À noter que ce discours du préfet a calmé les ardeurs.

Michel Yaradouno, depuis Kankan

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