Emprisonné depuis plus d’un mois, l’opposant tchadien Succès Masra a annoncé, lundi 23 juin, le début d’une grève de la faim pour protester contre son incarcération, sur fond d’accusations lourdes et de tensions politiques croissantes.
Dans une lettre adressée à ses partisans depuis sa cellule, l’ancien Premier ministre dénonce une arrestation « injuste » et une volonté manifeste de l’écarter de la scène politique. Une lettre lue à haute voix par ses proches, qui a immédiatement ravivé l’émotion parmi ses soutiens.
Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, est détenu depuis le 16 mai 2025, après avoir été accusé par la justice tchadienne d’une série de crimes graves : incitation à la haine et à la révolte, complicité d’assassinat, formation de bandes armées, incendie volontaire et profanation de sépultures.
Ces charges font suite aux violents affrontements intercommunautaires survenus à Mandakao le 14 mai, qui ont causé la mort de 42 personnes. Selon les autorités, les propos de Masra auraient contribué à l’escalade des violences.
Sa grève de la faim pourrait bien devenir un nouveau symbole de résistance pour une partie de la population, alors que la société civile et des ONG commencent à exprimer leurs inquiétudes face à l’évolution de la situation politique au Tchad.
N’Famoussa Siby