Alors que la contestation semblait marquer une pause, Antananarivo a une nouvelle fois vibré au rythme des revendications populaires. Ce jeudi 9 octobre 2025, près d’un millier de manifestants ont défilé dans la capitale malgache pour dénoncer la gestion du pays par le président Andry Rajoelina.
La nomination récente d’un nouveau Premier ministre, un général de l’armée, n’a pas apaisé la colère, en particulier celle de la génération Z, moteur de ce mouvement citoyen. Cette jeunesse revendique des services publics fiables, notamment l’accès à l’eau et à l’électricité sans coupures répétées, et réclame le départ du chef de l’État. Face à ce mécontentement, le mouvement a appelé à une grève générale.
Dans un discours adressé à ses partisans réunis au palais présidentiel, Andry Rajoelina a tenté de rassurer la population tout en assumant les responsabilités de son gouvernement. « Je ne veux pas d’éloges. Je veux entendre la vérité. Ceux qui m’ont assuré que tout allait bien sont responsables de notre situation actuelle », a-t-il déclaré.
Le président a également lancé un défi : « Je jure que si les coupures d’électricité persistent dans la capitale d’ici un an, je démissionnerai ». Une promesse qui pourrait soit calmer les esprits, soit attiser encore davantage la mobilisation si les conditions restent inchangées.
Mais cette annonce ne convainc guère. Pour certains malgaches, attendre un an avant de résoudre les problèmes élémentaires d’électricité et d’eau est un délai trop long pour une population déjà éprouvée.
La promesse présidentielle apparaît comme un aveu d’impuissance et une stratégie dilatoire, détournant l’attention des revendications immédiates de la jeunesse.
Dans les rues d’Antananarivo, l’impatience et la colère restent palpables. Pour les manifestants, chaque jour de coupure et de promesse non tenue renforce la défiance envers un pouvoir jugé déconnecté des réalités quotidiennes.
N’Famoussa Siby


