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2 octobre : le colonel Doumbouya zappe le retour à l’ordre constitutionnel

Il faut désormais se rendre à l’évidence. Le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas une priorité pour le président de la Transition. D’une certaine façon, il l’avait déjà fait savoir avec le discours tenu le 21 septembre à la Tribune des Nations unies, en ne mentionnant pas le sujet. Mais il l’a plus amplement réitéré avec son adresse à la Nation de ce 1er octobre qui, elle aussi, ne comprend aucune référence à la fin de la Transition. Ousmane Gaoual Diallo a bien essayé de nuancer les choses chez nos confrères de TV5 et RFI. Mais il faut croire que le colonel Mamadi Doumbouya s’est tracé une ligne qu’il entend suivre jusqu’au bout.

Dans son discours particulièrement succinct – il a duré précisément 9 mn 57 secondes – le président de la Transition n’a utilisé à aucun moment le terme « transition ». C’est en soi évocateur. Certes, il a rappelé la date du 5 septembre 2021, mais c’était pour notamment souligner qu’à son arrivée au pouvoir, la société guinéenne était divisée. Pour le reste, il a fait abstraction du caractère exceptionnel que la Guinée vit sous son magistère. Il s’est davantage exprimé en président ordinaire, avec des ambitions d’un président normal. C’est en cela que son intervention a davantage porté sur les chantiers dits de développement (éducation, santé, agriculture, emploi des jeunes, etc.).

A l’inverse, a aucun moment, il n’a évoqué le retour à l’ordre constitutionnel. Pas un seul mot à ce sujet. Cela renvoie à un seul message : Ce n’est pas une priorité. Du reste, comme l’a dit au Burkina Faso, Ibrahim Traoré. La seule différence étant qu’au Burkina, les choses sont un peu plus assumées.

Au-delà du silence qu’il a observé sur le processus du retour à la normale, le colonel Mamadi Doumbouya a semé des références subtiles que l’on pourrait interpréter comme des indices du peu d’empressement à en finir avec Transition. Ainsi, déclare-t-il : « Il reste encore beaucoup de défis, notamment la réalisation des réformes institutionnelles et politiques pour atteindre les objectifs de bonne gouvernance ». Sur la même lancée, on peut lire dans son discours : « Il reste beaucoup de travail à faire, et nous devons le faire ensemble ».

Mis bout à bout, ces indices amènent à conclure que les autorités guinéennes ne sont plus dans la disposition de se conformer au compromis dynamique conclu avec la CEDEAO, en vertu duquel la Transition guinéenne prendrait fin en décembre 2024. En tout cas, si glissement il devait y en avoir, personne ne devrait être surpris.

Boubacar Sanso Barry

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